Theresa May s'est rendue à Bruxelles (Belgique) et Berlin (Allemagne) mardi 11 décembre pour tenter d'obtenir de nouvelles concessions sur l'accord sur le Brexit. Les députés français ont voté, eux, un projet de loi permettant de prendre des mesures par ordonnance dans le cas d'un "no-deal". Quels sont les risques ?
Quelque 300 000 Français vivent outre-Manche, dont les trois quarts à Londres (Royaume-Uni), ce qui vaut à la capitale britannique le surnom de "sixième ville française". Un parfum de Bretagne flotte dans l'air du très chic quartier de Chelsea. Pour cette crêperie installée depuis un an, une sortie du Royaume-Uni de l'Europe sans accord compliquerait le recrutement de serveurs français. "Ça a été très facile de venir ici, s'il y a besoin d'un visa ça sera plus compliqué", explique un employé au micro de France 2.
Cinq fois plus de demandes de passeports britanniques
"Des quotas pourraient être introduits, afin que l'employeur doive justifier pourquoi employer quelqu'un venant de l'étranger plutôt qu'un Britannique", s'inquiète le patron de la crêperie, François Popon. Un pacte potentiel concernerait la main d'œuvre, mais aussi les marchandises. Pour anticiper les casse-tête administratifs, le gouvernement français a présenté un projet de loi voté à l'Assemblée nationale dans la nuit de lundi à mardi 11 décembre, visant à protéger travailleurs et étudiants. Mais certains français vivant au Royaume-Uni ont déjà demandé la double nationalité. Les demandes de passeports britanniques ont été multipliées par cinq en deux ans à peine, par crainte du Brexit.
Un reportage d'Arnaud Comte, Valérie Lerouge, Anto Filippi, Laura Kalmus, F. Furnémont et Alice Brogat.