Les déserts alimentaires se multiplient en Grande-Bretagne, des quartiers pauvres où les transports en commun sont quasi inexistants et où il n'y a pas de supermarché.
À 15 kilomètres de Manchester, quatrième plus grande ville du Royaume-Uni, se dresse la banlieue d'Attersley, construite dans les années 1960 dans une zone rurale. Les petits pavillons qui sont des logements sociaux abritent plus de 5 000 personnes. Il n'y a aucun commerce de proximité à Attersley et un seul supermarché. La Famille d'Emma vit dans un désert alimentaire. Comme 1 habitant sur 2, elle n'a pas les moyens d'avoir un véhicule et traverse donc un petit bois à chaque fois qu'elle part faire ses courses. "La plupart des gens ici n'y vont pas, car ce n'est pas dans leur budget", explique-t-elle.
7 000 déserts alimentaires
Emma est hôtesse d'accueil et gagne moins de 1 000 euros par mois, aides sociales comprises. Elle aimerait qu'il existe une alternative, comme un supermarché à bas prix, pour pouvoir remplir son frigo. Elle doit parfois choisir entre se nourrir et chauffer la maison. De plus en plus de familles britanniques sont confrontées à ce dilemme. Selon une récente étude, plus de 7 000 déserts alimentaires ont ainsi été recensés à travers le pays et leur nombre ne cesse d'augmenter. À Attersley, chaque vendredi, une association distribue aux habitants en grande précarité, moyennant une petite participation, un plein de produits frais. Au Royaume-Uni, 1 personne sur 5 est en situation de pauvreté.
Un reportage de Arnaud Comte, Anto Filippi, Maxence Peigné, Laura Kalmus et Nic Boothby.