Des millions de Britanniques portent en ce moment un coquelicot à leur poitrine, en symbole des soldats morts lors de la Première Guerre mondiale.
Un coquelicot en papier rouge vif fleurit aux quatre coins du Royaume-Uni, des écoles au Parlement, en passant par la veste de Sa Majesté la Reine ou la boutonnière de David Beckham. Il est porté à la poitrine pour ne jamais oublier le sang versé sur les champs de bataille de la Grande Guerre. C'est une tradition centenaire à laquelle les Britanniques sont profondément attachés. "Je porte ce coquelicot, car mon grand-père s'est battu lors de la Première Guerre mondiale", se souvient un passant. À l'approche du 11-Novembre, à travers tout le pays, les associations de vétérans, mais aussi les soldats de l'armée britannique, vendent des coquelicots aux passants. Chacun est libre de donner ce qu'il souhaite. "L'argent récolté est reversé aux familles des anciens soldats", explique James Tonler, ingénieur dans l'armée de l'air Britannique.
40 millions de "poppies" chaque année
Ce coquelicot est appelé "poppy" par les Anglais. Il symbolise la guerre des tranchées et les centaines de milliers de soldats morts au combat. Selon un poème écrit par un soldat en 1915, le coquelicot était la seule fleur à pousser au milieu des corps et des cratères d'obus. 40 millions de "poppies" sont assemblés chaque année au Royaume-Uni dans des ateliers où les employés sont pour la plupart des vétérans. En 2014, 888 246 coquelicots, soit le nombre de soldats britanniques morts pendant la Grande Guerre, ont été plantés dans les douves de la Tour de Londres. Les coquelicots en papier permettent de récolter chaque année 50 millions d'euros en un mois.
Un reportage d'Arnaud Comte, Maxence Peigné, Anto Filippi et Alice Brogat.