Mercredi 3 octobre, Theresa May est arrivée en dansant sur un air d'ABBA à la tribune du congrès de son parti à Birmingham (Royaume-Uni), alors qu'un accord sur le Brexit semble impossible. Les pays de l'Union européenne et la France se préparent à l'éventualité d'une absence d'accord.
Big Ben a lancé son compte à rebours. Dans moins de six mois, le 29 mars prochain, sera prononcé le divorce entre Londres et Bruxelles. Si aucun accord n'est trouvé d'ici là, ce sera le scénario noir du "no deal", comme l'appelle les Anglais. Du jour au lendemain, des millions de britanniques pourraient voir leur quotidien perturbé. Le permis de conduire d'un Anglais, par exemple, pourrait ne plus être valable en Europe dès avril prochain. Avec le retour des taxes douanières, un panier de courses pourrait augmenter de 12%.
Un scénario du "no deal" minimisé par les partisans du Brexit
Dans le cas où la livre sterling s'effondrerait, le pouvoir d'achat des Britanniques serait aussi impacté lors de leurs vacances en Europe, ou encore pour des achats en ligne. Et selon le gouverneur de la banque d'Angleterre, les maisons pourraient perdre jusqu'à 33% de leur valeur en cas de "no deal", anticipant un éventuel choc financier. Autre imbroglio : les avions et l'Eurostar pourraient ne plus pouvoir relier Londres à l'Europe, les licences de pilotes étant européennes. Le "no deal" créerait alors un vide juridique. Quant à la circulation des personnes, les travailleurs ou même les vacanciers européens pourraient désormais avoir besoin d'un visa pour rallier Londres. Un scénario noir minimisé par les partisans du Brexit. À commencer par Boris Johnson, l'ancien ministre des Affaires étrangères. Il milite pour une rupture nette avec l'Europe, qui aurait selon lui, des vertus économiques.
Un reportage de Arnaud Comte, Anto Filippi, et Nic Boothby.