Le Royaume-Uni prépare la sortie de Galileo, le système européen de géolocalisation

Le satellite Galileo. Credits: Wired UK.

La première ministre britannique Theresa May a ordonné ce mercredi la création d'un système GPS rival de Galileo en réponse à la menace de mise à l'écart du Royaume-Uni d'un programme spatial européen à l'approche du Brexit. 

Galileo, c'est le nom qui a été donné au système européen de positionnement par satellite. En place depuis fin 2016, il compte à ce jour près de 200 millions d'utilisateurs dans le monde et est composé de plus de 25 satellites déployés dans l'espace.

Depuis son lancement, Galileo est un outil stratégique pour l'Union européenne, qui peut ainsi compter sur son propre réseau de satellites plutôt que sur des solutions étrangères. De plus, une partie du système offre un service appelé "PRS", acronyme de "Public Regulated Service", qui est en fait une combinaison de fréquences cryptées et sécurisées servant aux opérations militaires. Ce service, souvent qualifié de "sensible" par Bruxelles, contient des codes militaires, ce que tous les systèmes de géolocalisation publique ne comportent pas.

C'est cet aspect stratégique qui explique que l'Union européenne songe à exclure le Royaume-Uni post-Brexit de Galileo, et ce, même si le pays a investi par le passé environ 1,4 milliard d'euros dans le projet.

En Grande-Bretagne, cette mise à l'écart passe mal. En réponse, la première ministre Theresa May a ordonné ce mercredi la création d'un système GPS rival à Galileo, rapporte l'agence Reuters. Elle a également annoncé que 92 millions de livres, soit plus de 101 millions d'euros, seraient investis dans le projet.

"Nous investissons dans une option alternative à Galileo pour nous assurer de pouvoir répondre à nos futurs besoins en matière de sécurité" a expliqué ce mercredi le ministre britannique des entreprises, Greg Clark. Avant de détailler : "Notre position concernant Galileo a toujours été la même et claire. Nous avons souligné à plusieurs reprises l'expertise que nous apportons au projet et les risques de retard et de coûts supplémentaires que la Commission européenne prend en mettant à l'écart l'industrie spatiale britannique."

 

Anouk Helft, avec Arnaud Comte

Publié par Bureau de Londres / Catégories : Non classé