En cas d'absence d'accord entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne, la question des dons de sperme deviendra problématique pour les couples britanniques.
Les conséquences négatives qu'un "No Deal" pourrait avoir sur les matières premières ou les réserves alimentaires au Royaume-Uni sont fréquemment abordées et débattues dans les sphères politique et médiatique. Toutefois, l'impact qu'aurait une absence d'accord sur le monde de la procréation médicalement assistée est moins mis en avant.
Pourtant, il s'agit là d'un véritable sujet de société. En effet, dans une note technique publiée la semaine dernière, le gouvernement britannique a rappelé a rappelé qu'environ 7 000 échantillons de sperme ont été importés en Grande-Bretagne en 2017, dont 3 000 depuis le Danemark. De la même manière, près de 500 ovules et embryons ont été importés depuis des pays européens.
Si les discussions entre Londres et Bruxelles échouent, la législation européenne relative au sang, aux tissus et aux cellules des humains ne s'appliquera plus à la Grande-Bretagne. Les banques de sperme seraient alors dans l'obligation de négocier de "nouveaux accords avec les établissements compétents". Une perspective qui inquiète, dans ce pays où le nombre de dons de sperme a drastiquement diminué depuis que les donneurs ont perdu le droit à l'anonymat en 2005.
Selon Geetha Venkat, directrice de la clinique spécialisée dans les questions de fertilité "Harley Street Fertility Clinic" interrogée sur le sujet par la BBC, les couples ayant besoin de dons de sperme pour procréer "commencent d'ores et déjà à paniquer". Et pour cause : selon cette professionnelle, les formalités administratives supplémentaires induites par un "No Deal" pourraient conduire à une hausse des coûts pour les laboratoires qui serait finalement répercutée sur les clients.
Anouk Helft, avec Arnaud Comte