Bien que l'immigration globale reste stable, le nombre d'Européens venus s'installer en Grande-Bretagne l'an passé est à son plus bas niveau depuis 2012.
Les chiffres publiés la semaine dernière par l'Office for National Statistics révèlent deux tendances migratoires étonnantes au Royaume-Uni : une forte augmentation de l'immigration extra-européenne, et une diminution notable des arrivées de citoyens européens.
En effet, entre mars 2017 et mars 2018, près de 87 000 Européens se sont installés en Grande-Bretagne. C'est 36 000 de moins que l'année précédente. De quoi en agacer certains, à l'instar de Jane Gratton. Pour la responsable du département Environnement et Politique de la Chambre du commerce britannique, "ces chiffres n'ont rien de réjouissant et les entreprises sont confrontées à un déficit de compétences record à tous les niveaux".
L'année dernière déjà, les chiffres de l'Office for National Statistics montraient que les flux migratoires en provenance d'Europe orientale étaient en baisse. Madeleine Sumption, directrice de l'Observatoire des migrations interrogée par Les Echos, reconnaissait alors que "l'incertitude quant aux implications du Brexit a peut-être joué un rôle". Elle avançait également une autre explication à la diminution de l'immigration européenne : ces dernières années, les conditions économiques se sont améliorées dans beaucoup de pays de l'Union européenne. Ainsi, les chiffres relatifs à l'immigration vers la Grande-Bretagne pour des raisons économiques affichaient une baisse logique.
Le solde migratoire global a pour sa part toutefois augmenté. En effet, il est passé à 271 000, ce qui représente une hausse de 28 000 personnes. Au total, ce sont donc près de 235 000 individus non-européens qui sont arrivés au Royaume-Uni, un record. Mais ce chiffre reste encore bien loin de l'objectif d'immigration extra-communautaire de Theresa May, fixé à 100 000 personnes par an.
Anouk Helft, avec Arnaud Comte