Actuellement en visite d’Etat en Afrique, la première ministre britannique a posé les jalons d’un « nouveau partenariat » entre son pays et le continent africain afin de compenser les pertes économiques attendues avec le Brexit.
Ce mardi, Theresa May se trouvait au Cap, en Afrique du Sud. Il s’agissait là de la première étape de sa tournée africaine. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que la première ministre britannique a d’emblée donné le ton de son voyage. Alors qu’elle prononçait un discours devant un parterre d’hommes d’affaires sud-africains et britanniques, elle a en effet annoncé à ces derniers qu’elle avait une « nouvelle ambition ». Avant de détailler : « D’ici à 2022, je veux que le Royaume-Uni devienne le premier investisseur des pays du G7 en Afrique. Je veux créer un nouveau partenariat entre le Royaume-Uni et nos amis africains fondé sur une prospérité et une sécurité partagées. »
Derrière cette annonce se cache une volonté plus profonde de Londres. En effet, depuis la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne lors du référendum de juin 2016, le gouvernement n’a cessé de multiplier les contacts diplomatiques. Le but ? Décrocher, à terme, des accords commerciaux censés se substituer à ceux autrefois en vigueur avec Bruxelles. Fin juillet, Londres ouvrait ainsi la voie à un accord commercial avec Pékin. Plus tôt, en juin, Theresa May affirmait qu’elle chercherait à « établir un accord de libre-échange ambitieux avec les Etats-Unis » une fois que le Brexit serait acté.
Afin de donner une explication à ses projets, la première ministre a notamment évoqué l’enjeu sécuritaire sur le continent africain. « L’Afrique accueille certains des Etats les plus fragiles du monde » a-t-elle rappelé. Avant d’ajouter : « Nous allons utiliser l’argent de notre aide pour assurer une stabilité à long-terme ».
Au Cap, la première ministre s’est également engagée à investir d’ores et déjà une nouvelle enveloppe de 4 milliards de livres, soit près de 4,4 millions d’euros, dans les économies africaines. Interpelée par un journaliste qui suggérait qu’Emmanuel Macron avait été jusque-là plus actif qu’elle sur le continent, elle a rappelé que la Grande-Bretagne avait « travaillé avec les pays et les gouvernements par le passé ».
Anouk Helft, avec Arnaud Comte