Les autorités de la City envisagent plusieurs mesures afin de diminuer les émissions des voitures polluantes dans le quartier d’affaires.
A Londres, le fléau de la pollution est de plus en plus pris au sérieux. En effet, Sadiq Khan, le maire travailliste, a fait de la qualité de l’air l’une de ses priorités. Après avoir créé une nouvelle taxe pour les véhicules polluants l’année dernière, dite la T-charge, il ambitionne désormais de remplacer cette dernière par une zone « à très faibles émissions », l'ULEZ (en anglais Ultra Low Emissions Zone).
Les caractéristiques de l'ULEZ
Dans cette zone, qui devrait voir le jour dès avril 2019, la taxation sera plus sévère et dépassera la T-charge en terme de montant. En effet, la T-charge pénalisait seulement les véhicules mis en circulation avant 2006, et ne concernait ainsi qu'environ 10.000 automobilistes. L'ULEZ, pour sa part, appliquera des critères plus stricts, a déjà prévenu Sadiq Khan. Selon les estimations de The Express, plus de 100.000 véhicules seront concernés par la nouvelle législation. Sur le plan financier, l'ULEZ imposera aux automobilistes de payer quotidiennement £12.50 (soit environ 14 euros) s'ils veulent circuler. Auparavant, ils payaient une livre de moins, soit £10 (ce qui équivaut à un peu plus de 11 euros). Une somme qui s'ajoutera à la Congestion Charge, étant de £11.50 (moins de 13 euros) par jour pour tous les véhicules.
Par ailleurs, la surface géographique de l'ULEZ surpassera de loin celle de la T-charge. En effet, comme le montre cette carte publiée par le ministère des Transports, à partir de 2021, elle englobera toute la métropole ainsi que sa périphérie. Elle sera ainsi au moins cinq fois supérieur à la zone de la T-charge (dite la "Congestion zone") par sa taille.
La Congestion Zone, en rouge, et la future ULEZ en jaune.
Le cas de la City
Ces mesures sont toutefois jugées insuffisantes à la City, le très célèbre (et très pollué) quartier d’affaires londonien. D’après les informations du Financial Times, les autorités locales envisagent par conséquent d'interdire aux voitures qui ne seraient pas électriques ou hybrides d'emprunter l'une des rues. « Notre intention est d’introduire quelque chose qui ne posera pas de problème » a expliqué Ruth Calderwood, responsable de la qualité de l’air du quartier.
Mais ce n’est pas tout, puisque la City planche également sur la possibilité de proposer des frais de parking proportionnels aux taux d’émission des véhicules. Le but ? Encourager les automobilistes à utiliser des modes de transports propres. « Nous réalisons que l’on n’arrivera peut-être pas à atteindre les taux exigés par la zone à très faibles émissions, et il va falloir que l’on réfléchisse à des mesures supplémentaires pour nos rues les plus fréquentées » a prévenu Ruth Calderwood.
Pour rappel, la pollution de l’air à Londres a atteint un stade si critique qu’elle a fait l'objet d'un communiqué de la mairie en juillet dernier. Sadiq Kahn y qualifiait notamment la situation de « crise sanitaire publique ».
Anouk Helft, avec Laura Kalmus