Bizutage et harcèlement : les étudiants de Cambridge ont la gueule de bois

Certaines associations étudiantes sont accusées de débordements à Cambridge

Elle a formé quelques-unes des plus grandes têtes pensantes de Grande-Bretagne, mais l'université de Cambridge fait aujourd'hui parler d'elle pour tout autre chose… Surconsommation d'alcool, bizutage, discrimination, sexisme et soirées débridées, certaines associations étudiantes sont sous le feu des critiques pour leurs dérapages à répétition.

A l'origine du scandale, une page Facebook, qui a fait de la dénonciation de ces abus son fer de lance. Forte de 5 000 "likes", Grudgebridge a brisé le tabou le 9 mai dernier, en publiant une vidéo exposant des débordements verbaux dans un pub de la ville. Depuis, les réactions s'enchaînent et les témoignages lèvent peu à peu le voile sur le phénomène.

Parmi les exactions rapportées : des élèves de première année harcelées sexuellement après avoir vu leurs téléphones et leurs clés confisqués ou encore un étudiant banni d'un bar pour avoir fréquenté une école publique… Il est aussi question de poissons rouges ingérés vivants et les cas les plus graves détaillent même des faits de racisme, d'homophobie ou d'agressions sexuelles.

Si la véracité de chaque récit n'a pas pu être assurée, leur grand nombre a suffi à inquiéter la communauté universitaire et à susciter l'intérêt des médias nationaux. En réponse à la déferlante d'accusations, l'union des associations étudiantes de Cambridge s'est proposée d'élaborer un code de conduite d'ici la fin du semestre et a évoqué la possibilité de militer pour l'interdiction des groupes incriminés.

Cette polémique intervient quelques mois après que l'université a elle-même reconnu l'existence d'un "problème significatif" autour du consentement et du viol sur l'ensemble du campus. Son administration est à l'initiative d'une campagne pour mettre un terme à l'omerta, entraînant une recrudescence des plaintes et signalements de la part des victimes.

A l'instar du Royaume-Uni, le sujet du bizutage enflamme depuis longtemps le débat public en France. Le dernier exemple en date remonte à janvier 2018 seulement, suite à l'interdiction des périodes d'intégration à l'Ecole des Arts et Métiers, où seize étudiants s'étaient fait tatouer avec des cuillères chauffées à blanc.

Maxence Peigné, avec Clément Le Goff