Un chèque de £10 000 (11 400 euros) pour chaque britannique de 25 ans, c’est le généreux cadeau d’anniversaire que réclame un think tank afin de redonner confiance à la jeunesse.
Cette idée simple, qui ne fait pas l’unanimité, est présentée comme un "héritage citoyen", pour pallier le manque d’opportunités des millennials (nés entre 1981 et 2000) par rapport à leurs aînés baby boomers (nés entre 1946 et 1965).
Si ces derniers ont débuté leur vie d'adulte avec les universités gratuites, le quasi plein-emploi et la promesse d'un foyer, leurs enfants et petits-enfants se heurtent aux contrats précaires, à une dette étudiante abyssale et un accès à la propriété illusoire.
Outre-Manche, les jeunes ont moitié moins de chance que leurs parents d'avoir une maison à 30 ans, malgré des revenus comparables.
Pire, se loger représente 1/4 de leur budget, contre 15% pour la génération précédente, et 5% pour celle d'encore avant.
C'est pour corriger ces inégalités que la Resolution Foundation, à l'initiative du débat, suggère de redistribuer les richesses entre différentes classes d'âges. Le coût de la mesure est chiffré à £7 milliards (8 milliards d'euros) par an et serait en partie amorcé par une réforme de l'impôt sur les successions.
Le concept peut sembler radical, mais il est le fruit de deux ans de recherche sous la houlette de l'ancien ministre conservateur Lord Willets et de personnalités du monde de l'entreprise. Dans leur rapport de 229 pages détaillant les embûches qui obstruent l'avenir des jeunes, ils avancent que 6 bénéficiaires sur 10 verraient leurs économies doubler avec cette aide financière.
Afin d'assurer son succès, elle ne pourrait être utilisée que pour le logement, l'éducation, un projet professionnel ou de l'épargne.
Mais certains internautes parlent d'un coup de pouce dérisoire, à l'heure où un étudiant cumule £50 000 de dettes en fin de parcours, tandis que le potentiel acquéreur d'un bien immobilier doit débourser £20 000 en dépôt de garantie pour obtenir un prêt bancaire, ou £80 000 à Londres…
En France, la discussion avait notamment été ouverte lors des dernières élections présidentielles par le socialiste Benoît Hamon et son revenu universel. Mais c'est le candidat Emmanuel Macron qui l'a emporté, avec la promesse d'un pass culture de 500 euros pour tous les Français de 18 ans. D'un montant plus modeste que la proposition britannique, les contours de cette subvention sont encore flous. A terme, elle devrait représenter 500 millions d'euros par an pour 800 000 nouveaux majeurs dans l’Hexagone.