Ce matin, une douzième statue a rejoint Churchill, Mandela, Abraham Lincoln et d’anciens premiers ministres britanniques. Pour la première fois, une silhouette féminine trône à Parliament Square. Millicent Fawcett, figure de proue du féminisme, a oeuvré toute sa vie pour le droit des femmes, des enfants et du droit à l’éducation.
« Je n’aurais pas pu être élue Première ministre sans Millicent Fawcett ». C’est sur une note personnelle que Theresa May a débuté son discours en hommage à Dame Millicent Fawcett, féministe et suffragist (partisane de solutions pacifiques et constitutionnelles en vue de l’obtention du droit des femmes, contrairement aux suffragettes, qui préféraient des actions coup de poing et un militantisme plus direct). Présent aux côtés de Theresa May, le maire de Londres Sadiq Khan a parlé d'une journée historique.
Née en 1847, Millicent Fawcett a bataillé toute sa vie pour criminaliser l’inceste et la cruauté envers les enfants tout en promouvant l’éducation et les droits civiques des femmes. Elle a notamment contribué à l’ouverture de Newnham College, le deuxième collège de la prestigieuse université de Cambridge à être réservé aux femmes.
La statue de bronze, dessinée par une femme, représente Millicent Fawcett à cinquante ans, fière et brandissant un étendard sur lequel les curieux pourront lire "courage calls to courage everywhere" (le courage appelle partout au courage), phrase prononcée lors d’un discours de Fawcett.
Ce projet d'installation d'une nouvelle statue remonte à 2016. Une lettre ouverte adressée au maire demandait que soit érigée une statue représentant une suffragiste. En ligne de mire, le centenaire du droit de vote des femmes (à l'époque réservé à celles de plus de 30 ans). Le maire et la ville avaient donné leur accord quelques mois plus tard.
Une autre femme pourrait bientôt rejoindre Millicent Fawcett : la suffragette Emmeline Pankhurst, qui a déjà une statue à Victoria Park, attend l'aval de l'arrondissement de Westminster pour emménager à Parliament Square.
Alice Bouleau avec Loïc de La Mornais