Avec 450 millions de copies traduites dans 67 langues vendues aux quatre coins de la planète, tout le monde connaît la saga Harry Potter, sans parler des films… Mais quels effets ont ces livres sur les enfants ? C’est ce qu’a cherché à savoir un groupe de chercheurs italiens. Et selon leur étude, l’impact serait très positif, les bouquins du sorcier le plus connu du monde apprendraient la tolérance.
C’est bien connu que la littérature a un effet positif sur les enfants. Mais une équipe de scientifiques italiens a voulu en savoir plus sur les bienfaits d’une histoire toute particulière… celle du célèbre Harry Potter. Quel est alors l’impact psychologique de ces romans sur toute une génération de lecteurs ?
Pour répondre à cette question, une étude en trois étapes a été menée. Les chercheurs ont d’abord interrogé une classe de CM2, en Italie, sur la vision qu’ils ont des immigrés. Puis, on leur a lu, pendant plusieurs semaines, quelques passages d’un des livres. 6 semaines plus tard, la même question a été reposée aux élèves. On leur a également demandé à quel héros ils s’identifiaient le plus. Et c’est là que l’étude révèle les bénéfices évidents de ces lectures ! Les réponses du groupe d’enfants ont été différentes de la première fois. Leur perception des immigrés était plus positive qu’avant et c’était d’autant plus le cas pour ceux qui s’identifiaient à Harry Potter.
Tout ceci a une explication simple. Dans les livres de J.K Rowling, l’école de Poudlard est un véritable lieu de rencontre. Harry interagit avec des élèves, des professeurs et d’autres membres de la communauté magique… mais également avec des Moldus (ceux dont les parents ne sont pas sorciers). Ces derniers, ainsi que d’autres créatures comme les elfes de maison, par exemple, sont souvent stigmatisés et discriminés dans cet univers.
Mais Harry, lui, n’a pas de préjugés et montre une réelle forme d’ouverture envers les autres communautés. Par exemple, on voit au fil des livres qu’il a tissé une vraie amitié avec Hermione Granger, qui est elle-même une Moldu. C’est aussi le cas de Dobby, l’elfe avec lequel il deviendra ami jusqu’à la mort de celui-ci. Il s’agit d’un véritable message de tolérance selon les chercheurs et l’impact est réel.
Et les scientifiques ont voulu aller plus loin ! Ils ont réalisés deux autres enquêtes auprès de lycéens italiens et d’étudiants britanniques. Et ils ont remarqué que plus ces jeunes avaient lu la saga Harry Potter (ou vu les films), plus ils étaient susceptibles d’avoir une attitude positive face aux homosexuels et aux réfugiés (les deux autres minorités testés par les chercheurs). Une seule condition est nécessaire : ils ne doivent pas du tout s’identifier à Voldemort, le « méchant » de l’histoire !
Bilan de l’enquête : lire la saga Harry Potter améliore la perception que les jeunes ont des minorités stigmatisées. Mais évidemment, cette étude n’est pas seulement valable pour les enfants : il n’y a pas d’âge pour lire Harry Potter et être tolérant !
Marion Machu avec Loïc de La Mornais