Déclenchement de l’article 50, négociations du Brexit, annonce d'un futur référendum d’indépendance de l’Écosse, tensions en Irlande du Nord… l'avenir du pays tend pour le moment vers un Royaume désuni, ce qui inspire l’humour britannique ! Les « twittos » ont créé cette semaine un hashtag « Suggest a new name for the UK » (littéralement « suggérez un nouveau nom pour le Royaume-Uni »), et ironisent sur le sort de leur pays...
C’est un moyen pour eux de montrer à quel point tous les événements récents peuvent aboutir à l'éclatement du Royaume-Uni. Ils s’en prennent tout d’abord aux motivations des électeurs en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, souvent comparées à des motivations incohérentes et irréfléchies par les partisans du « Remain. »
« Isle of Dismay » pour « L’île du désarroi », « Bigotland » pour « le pays de l'intolérance », « The Silly Isles » pour « les îles stupides », tous les qualificatifs y passent.
Pour certains, le nouveau nom doit afficher la monnaie qui est (encore) la seule chose que les quatre pays du Royaume-Uni ont en commun, la livre sterling (en anglais, « pound »), contrairement aux autres pays membres de l'Union Européenne, qui pour beaucoup possèdent l'euro. « Le territoire du pound », une évidence pour cet internaute qui fait aussi une petite référence à une grande chaîne de magasins britannique portant le même nom - Poundland - et dans laquelle tous les produits sont vendus à 1 pound (comme les supermarchés tout à un euro.)
Un autre internaute renchérit avec « Half a Poundland ». Cette idée de « demi-pound » ou de « demi-territoire du pound » rappelle les conséquences économiques du Brexit, et notamment l’importante chute de la valeur de la monnaie britannique suite au vote. En effet, une livre valait environ 1,30 euro le 23 juin, alors qu’elle n’était plus qu’à 1,20 euro au lendemain du référendum, le 24 juin. Aujourd’hui, elle ne vaut plus que 1,15 euro. Cette première conséquence a eu un impact sur le pouvoir d'achat des consommateurs. En effet, elle a contribué à augmenter le prix des importations, et par conséquent a provoqué une légère inflation des produits au Royaume-Uni.
Mais elle peut aussi évoquer l’éventualité de l’indépendance écossaise. Si le futur référendum aboutit à l’indépendance de l’Écosse, le Royaume-Uni perdrait un tiers de son territoire…
Sur le même sujet, le nom de « Great Britain » (Grande-Bretagne) a été dérivé en « Great Broken » (« Grande-Brisée »), tout comme le titre de l’épisode 5 de Star Wars, qui a été reformulé en « The Empire Shrunk Back », littéralement « L’Empire recule » ou « rétrécit », au lieu de « L’Empire contre-attaque. »
Cet utilisateur imagine un nouveau pays constitué seulement du Pays de Galles (Wales) et de l’Angleterre (England), et contracte les deux noms, ce qui donne « Wangland. » L’Écosse et l'Irlande du Nord ont en effet voté en majorité contre le Brexit, ce qui ravive des sentiments de domination - notamment - anglaise sur leurs voix. En Irlande du Nord, le Sinn Fein - parti républicain, pro-catholique et pro-nationaliste - vient d'ailleurs de faire une percée historique lors des élections législatives du 2 mars. Pour la première fois, l'assemblée politique nord-irlandaise n'est pas dominée par le Parti unioniste démocrate - loyaliste, pro-protestant et pro-britannique -, et les deux partis disposent du quasi même nombre de sièges. Ces résultats montrent que l'idée d'une réunification avec la République d'Irlande ressurgit et est de plus en plus présente.
Alors que d’autres pensent déjà aux regrets des électeurs en proposant « Regrexit », certains sont beaucoup moins tendres avec leur choix et vont jusqu'à trouver des jeux de mots et d'initiales pour exprimer « FUCK » ...
Marine Clerc avec Loïc De la Mornais