La MET – force de police londonienne – vient de recenser 3356 délits racistes depuis le 23 juin dernier, jour du référendum sur le Brexit, avec une augmentation de déjà 20% entre avril et juin 2016. Mais la région londonienne n'est pas la seule touchée. L'Angleterre et le Pays de Galles connaissent un accroissement considérable de ces délits, avec parfois une augmentation de plus de 50% dans certaines régions.
Ces délits pouvant aller d'injures et menaces aux agressions corporelles se sont en effet multipliés en marge du référendum sur le Brexit dans un climat de xénophobie toujours plus pesant.
« Il est clair qu'une petite minorité de personnes utilise le vote du Brexit pour légitimer un racisme et des préjudices inexcusables. Nous ne pouvons pas accepter que de tels actes d'intolérance et de haine soient reproduits », a déclaré le porte parole de la Commission britannique sur l'égalité et les droits de l'Homme, David Isaac.
En termes de chiffres, la chaîne britannique Skynews rapporte que trois régions britanniques ont recensé plus de 1000 délits supplémentaires, à savoir 3356 pour celle du Grand Londres, 1033 pour celle du Grand Manchester et 1013 pour celle du Yorkshire de l'Ouest.
Si ces recensements sont les plus élevés, l'augmentation a été encore plus importante dans certaines régions, notamment dans le Dorset - au sud-ouest de l'Angleterre - et le Nottinghamsire - à l'est de la région centrale anglaise des Midlands - où ces délits ont augmenté de 100% et 75%.
Par ailleurs, seulement quatre régions britanniques indiqueraient une diminution de ces délits depuis le vote.
Cette montée en flèche a été très rapide, puisque le mois de juillet 2016 enregistrait un nombre de crimes xénophobes au Royaume-Uni presque deux fois plus haut (+41%) qu'en juillet 2015.
Mais pour David Isaac, la période la plus délicate peut intervenir lorsque le processus des négociations sera débuté. « Le déclenchement de l'article 50 est la prochaine étape importante et nous devons tout faire pour décourager les attaques racistes et soutenir les personnes susceptibles d'en être les victimes », a-t-il assuré.
A titre d'exemple, Joanna Mludzinska, la présidente du centre culturel polonais d'Hammersmith à Londres s'était confiée à l'hebdomadaire français "Les Inrocks". Un graffiti xénophobe avait été tagué sur la baie vitrée de son institution. « En gros c’était écrit "rentrez chez vous" mais en plus vulgaire », avait-elle déclaré au journal français.
La communauté polonaise étant particulièrement nombreuse en Grande-Bretagne, elle est directement touchée par ce problème. Pour comprendre comment ce climat était ressenti par certains d'entre eux, l'équipe du Bureau de Londres était allée à leur rencontre quelques jours après le vote du Brexit :
Marine Clerc avec Alban Mikoczy