« Les gens me demandent quel est mon nouveau rôle, mais il n’y en a pas. » C’est ce que confiait Penelope Fillon au journal britannique The Telegraph, dans une interview qu’elle lui avait accordé en mai 2007. Alors que François Fillon et sa femme ont été entendus par le parquet national financier hier dans le cadre de l’affaire des emplois fictifs de cette dernière, The Telegraph fait remonter à la surface cet entretien dans lequel elle se livrait sur ses activités, qui semblaient alors loin d'un poste d’assistante parlementaire.
La presse britannique s'intéresse de près à l'affaire des emplois fictifs de la femme de l'ancien Premier ministre et du candidat des Républicains aux élections présidentielles. Cette dernière étant galloise, elle s'était déjà même entretenue avec une journaliste du Telegraph, alors que son mari venait d’être nommé Premier ministre par Nicolas Sarkozy en 2007.
« Je ne suis vraiment pas une parisienne, je suis le type de personne qui préfère s’asseoir au fond de la salle pour observer et écouter les autres. Quand je suis dans notre maison de campagne, je peux sortir en vieux pantalons, mais ce n'est pas important car les habitants locaux se disent 'Oh, c'est juste une de ces jardinières anglaises'. Ici, je dois faire davantage d'efforts » affirmait-elle.
Et d'ajouter : « Les gens me demandent quel est mon nouveau rôle (en tant que femme de Premier ministre) mais il n’y en a pas. Je ne suis pas comme Cherie Blair (l'épouse du Premier ministre de l'époque Tony Blair, elle même avocate et politiquement assez active). Une fois que la semaine est terminée, tout se calme et je suis capable de reprendre ma vie d’avant. Je ne suis pas reconnue dans la rue, et j’espère que cela n’arrivera pas. »
Si les propos qu'elle a tenus au journal britannique illustraient sa volonté de rester éloignée de la vie professionnelle de son époux, elle aurait pourtant assisté, selon les révélations du Canard Enchaîné, son mari de 1998 à 2002, puis son suppléant Marc Joulaud de 2002 à 2007, lorsqu’ils exerçaient la fonction de député de la Sarthe.
Elle avait également laissé entendre qu’elle n’exerçait pas d’activité professionnelle ou universitaire jusqu’ici, alors qu'à la date de cet entretien -daté du 20 mai 2007- elle sortait, selon le Canard Enchaîné, d'une activité professionnelle de dix ans.
« En ce moment, j’étudie Shakespeare et c’est un excellent moyen de s’accommoder à la France. J’ai réalisé que mes enfants me connaissaient mais seulement en tant que mère, alors que j’ai une maîtrise de français, que je suis diplômée en droit, et je me suis donc dit ‘je ne suis pas stupide, cela va me permettre de travailler et de penser à nouveau’ », avait-elle en effet déclaré.
Évoquant son retrait de tout engagement politique, et sa vie de "paysanne" ("country peasant"), The Telegraph concluait même, à l’époque, en écrivant qu’il « s’agit, certains diront, d’une attitude très britannique ».
Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’article du Telegraph, publié le 20 mai 2007, via ce lien : http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/1552097/Shell-always-have-Paris....html
Marine Clerc avec Loïc De la Mornais