Le Royaume-Uni, en se basant sur la Charte du sport du Conseil de l’Europe, est le premier pays à reconnaître le parkour en tant que sport officiel. Une grande première pour cette pratique sportive qui s’est développée en France dans les années 1980, où il n’est toujours pas reconnu officiellement, malgré l’existence d’une Fédération du Parkour.
Le gouvernement britannique a estimé que le parkour, usuellement appelé « freerunning », répondait aux critères de définition d’un sport présentés dans l’article 2 de la Charte européenne du sport, selon laquelle « toutes formes d'activités physiques qui, à travers une participation organisée ou non, ont pour objectif l'expression ou l'amélioration de la condition physique et psychique, le développement des relations sociales ou l'obtention de résultats en compétition de tous niveaux. »
Tracey Crouch, la ministre des sports britanniques, a soutenu cette reconnaissance car selon elle, « c’est une option sportive amusante, créative et innovante. » Elle veut « que les gens sortent et trouvent l’activité physique qui leur correspond. Cette décision va donner à ce sport une plateforme pour se développer encore plus dans le pays », rapporte la BBC.
En quoi consiste le Parkour ?
Il s’agit pour les pratiquants de se déplacer, uniquement grâce à leurs facultés motrices, dans des environnements extérieurs aux routes conventionnelles, ce qui les pousse à surmonter des obstacles, qu’il s’agisse d’éléments naturels ou d’infrastructures urbaines. Le plus souvent, ces obstacles sont franchis grâce à de l’escalade, des sauts et saltos, qui se veulent de plus en plus esthétiques et acrobatiques.
Cette liberté de déplacement dans des endroits quelconques est à l’origine de nombreuses craintes, notamment concernant la sécurité des pratiquants. D’ailleurs, cette reconnaissance par le gouvernement britannique est intervenue quelques jours après le décès de Nye Newman, le célèbre « freerunner » britannique, alors qu’il se trouvait entre deux rames du métro parisien. Si l’enquête doit terminer les conditions exactes de l’accident, il avait déjà créé la polémique lorsqu’il avait publié une vidéo dans laquelle son groupe « Brewer » faisait du « train surfing » - parcours de trajets ferroviaires sur le toit de trains - dans le métro parisien déjà.
Malgré tout, les britanniques sont visiblement adeptes des activités sportives liées à l’environnement qui les entoure, qu’il soit urbain ou rural. A titre d’exemple, la Hell Run, une « course de l’enfer » aux conditions extrêmes sous fond d’amusement et de bonne ambiance, s'est déroulée le 14 janvier dernier. L'équipe du Bureau de Londres y était :
Déjà très dure pour les participants, cette course n’est pourtant visiblement qu’un avant-goût d’une des courses les plus dures du monde - ayant déjà fait un mort -, la « Tough Guy », qui se déroulera ce dimanche 29 janvier à Perton. Pour vous donner un ordre d'idée du défi qui attend les participants, l'organisation de l'événement rappelle que leur « peur du vide, des petits espaces, du feu, de l’eau et de l’électricité sera testée à son maximum. Quiconque croit être de taille sera brisé par plus de 250 obstacles infranchissables. »
Si le Parkour n’a pas (encore) pour objectif de braver des lacs de boue ou de briser de la glace, peut-être que sa reconnaissance officielle encouragera le développement de compétitions encadrées et homologuées, et peut-être que d'autres pays s'en inspireront.
Marine Clerc avec Loïc De la Mornais