La presse britannique est plutôt tendre avec Emmanuel Macron. La candidature de l'ancien ministre de l'Économie et fondateur du mouvement "En marche !" qui, comme beaucoup, se présente comme le candidat "contre le système", a été plutôt bien accueillie outre-Manche. Le CV de l'ancien banquier d'affaires est plutôt "anglo-saxon compatible", dans une société britannique où le rapport à l'argent est plus décomplexé qu'en France. Emmanuel Macron est d'ailleurs souvent venu à Londres, notamment pour y recueillir des fonds de soutien.
Qualifié d'"outsider" de la course à l'élection présidentielle par le journal britannique le Guardian, et d'"anti-conformiste" par le Telegraph, l'ancien ministre de l'Économie "pourrait s'accaparer les votes des candidats mainstream dans une course serrée qui promet une forte participation pour Marine Le Pen" selon The Independent.
Le Guardian souligne aussi la non appartenance d'Emmanuel Macron à un parti politique et son inexpérience en matière d'élection. "Le fait qu'un non-politique se présente de manière indépendante - sans parti politique et sans expérience électorale - et puisse constituer une sérieuse concurrence pour la présidentielle, aurait été impensable en France il y a cinq ans", peut-on lire dans les pages du Guardian. "Quelque chose de relativement rare", note le Telegraph.
Emmanuel Macron launches bid for French presidency https://t.co/qJXbx5DkbP
— The Independent (@Independent) November 16, 2016
"Emmanuel Macron entre dans la course de la présidentielle"
Le journal fait aussi le lien avec la récente élection de Donald Trump à la Maison Blanche en expliquant que contrairement à ce dernier, Emmanuel Macron, qui se présente comme un candidat "contre le système", joue franc jeu et "ne nie pas appartenir lui-même à une partie de l'élite".
L'annonce de la candidature d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle est perçue comme "un challenge contre François Hollande" par le Times, qui le décrit néanmoins comme un "novice en matière de politique".
L'ancien banquier d'investissement séduit la City
Les médias britanniques n'ont pas non plus manqué de rappeler le passé du candidat Macron. "L'ancien banquier d'investissement" qui a "gagné plus de deux millions d'euros" avant d'être "catapulté ministre de l'Économie", semble séduire la BBC comme le Financial Times. Pour la presse britannique, son CV d'ancien banquier est plutôt un atout, un parcours qui est en tout cas plus valorisé dans la société libérale anglo-saxonne qu'en France, où le rapport à l'argent est plus complexe.
Il s'est d'ailleurs rendu à plusieurs reprise à Londres pour y chercher des fonds, notamment en septembre dernier. Il avait alors réuni des expatriés français lors d'un déjeuner dans la capitale britannique pour les convaincre de financer son parti.
Pour le Financial Times, le fondateur du mouvement "En Marche !" a toutes ses chances puisqu'il rappelle que "pour 38% des Français, Emmanuel Macron ferait un bon président" derrière Alain Juppé. De son côté, le Times explique que même si Macron est populaire, "ses chances de gagner l'élection présidentielle sont difficiles à évaluer car la course est toujours ouverte, avec les prochaines primaires de la droite et de la gauche". Avant d'ajouter : "l'entrée de Macron sur le ring pourrait réduire le nombre de votes pour Alain Juppé et laisser la course au premier tour ouverte à tous."
Camille Soligo avec Loic De La Mornais