Le candidat républicain à l'élection présidentielle américaine Donald Trump est connu pour son franc-parler et ses déclarations choc. France 2 Londres a sélectionné trois polémiques qui ont rythmé la relation entre le Royaume-Uni et le milliardaire dans sa course à la Maison Blanche.
Décembre 2015 : les "no-go zones" de Londres
Après les attentats contre Charlie Hebdo et le Bataclan, la chaîne américaine Fox News invitait un expert qui décrivait des zones de non droit de Paris interdites aux non-musulmans, déclenchant l'indignation générale des Parisiens. Après les attentats de San Bernardino perpétrés par des musulmans radicalisés en décembre 2015, le candidat républicain Donald Trump avait à son tour déclaré :
"Paris n’est plus la ville sécurisée qu’elle était. Il y a des quartiers qui sont radicalisés, où la police refuse d’aller. Ils sont terrifiés. […] Il y a des lieux à Londres et ailleurs qui sont si radicalisés que les policiers y craignent pour leurs vies."
L'ancien maire de Londres et actuel ministre des Affaires étrangères Boris Johnson avait rapidement réagi en affirmant que les déclarations sur Londres du candidat à la Maison Blanche étaient "totalement insensées", ajoutant que le nombre de crimes y était en baisse.
Le député travailliste Sadiq Khan et actuel maire de la ville avait quant à lui estimé que Donald Trump n’avait pas "la moindre idée de Londres", de "sa tolérance" et de "sa diversité", ajoutant que ses déclarations "semaient la division et étaient dangereuses. J'espère que sa campagne mourra de sa belle mort."
Donald Trump doesn’t have a clue about London – his comments are divisive and dangerous. I hope his campaign dies a death.
— Sadiq Khan (@SadiqKhan) December 8, 2015
À l'époque, une pétition avait même été lancée pour demander l'interdiction d'entrée du candidat républicain sur le territoire britannique et avait récolté près de 600 000 signatures.
Mai 2016 : une "exception" pour le maire de Londres
Sadiq Khan, premier musulman élu à la mairie de Londres le 6 mai dernier, avait confié son inquiétude au Time magazine de ne pas pouvoir se rendre aux États-Unis en cas de victoire de Donald Trump à la présidentielle. Le candidat républicain avait déclaré qu'il avait l'intention d'interdire l'entrée des musulmans sur le territoire américain mais que pour le maire de Londres, un musulman d'origine pakistanaise, il ferait une exception à sa proposition.
"Il ne s'agit pas simplement de moi mais aussi de mes amis, ma famille et de tous ceux dont les origines sont semblables aux miennes, partout dans le monde", avait rétorqué le maire de Londres.
Juin 2016 : des balles de golf nazies contre Trump en Écosse
Alors qu'il inaugurait l'un de ses parcours de golf à Tyrnberry, sur la côte ouest écossaise le 24 juin dernier, l'homme d'affaires avait été quelque peu perturbé. Le milliardaire américain était sur le point de débuter son discours lorsqu'un comédien Anglais a brandi des balles de golf sur lesquelles il avait dessiné des croix gammées. Le jeune homme a alors voulu distribuer les balles au public avant d'être ceinturé et expulsé par des agents de la sécurité. "Ces nouvelles balles sont disponibles auprès du club", avait-il lancé à la foule.
Des militants d'associations se faisant appeler "Scotland Against Trump" (L'Écosse contre Trump") ou "Stand Up To Racism Scotland" ("Debout contre le racisme en Écosse), ont protesté contre la venue du milliardaire suite à ses propos sur les musulmans et les migrants. L'Écosse, dont est originaire la mère de Trump, a depuis pris ses distances avec le candidat républicain.
En Ecosse, un homme brandit des balles de golf avec le signe nazi lors devant Donald Trump
Lorsqu'il est parvenu à commencer son discours, Trump a qualifié de "fantastique" le résultat du référendum du 23 juin. "Je pense que cela va être extraordinaire. Je vois un parallèle avec ma campagne. Les gens veulent reprendre le contrôle de leur pays, ils veulent l'indépendance", avait-il déclaré lors de son voyage en Ecosse au lendemain du vote. Un discours à contre courant total du lieu où il était prononcé : l'Écosse avait voté à plus de 60% pour le maintien du pays dans l'Union européenne.
Camille Soligo avec Loic De La Mornais