Comble de l'ironie, alors que les partisans du Brexit content des lendemains qui chantent, leur ennemi héréditaire profite de la chute de la livre pour leur usurper la cinquième place dans le tableau des puissances mondiales. Ce mercredi, le Royaume-Uni n'est plus que la 6ème économie au monde. En cause, une livre trop faible, perturbée par le discours musclé de Theresa May sur le déclenchement de l’article 50 avant la fin mars 2017, qui acte de la séparation de la Grande-Bretagne et de l’Union Européenne.
Le Fond Monétaire International avait déjà proclamé son classement des économies mondiales pour l’année 2016 : la France, avec une économie estimée à 2,228 milliards d’euros arrivait en 6ème position, juste derrière la Grande-Bretagne et ses 1,932 milliards de livres sterling. Mais ça, c’était avant le discours de Theresa May ce dimanche 2 octobre, et la chute de la devise britannique qui s’ensuivit, influencée par l’incertitude liée au Brexit.
Au début de la semaine passée, une livre sterling équivalait à 1,16 euros. La Première ministre britannique avait alors toutes les raisons du monde de vanter les mérites de l’économie de son pays, cinquième puissance mondiale. La Grande-Bretagne affirmait-elle, n’aura aucun problème à négocier avec l’Europe car elle possède la cinquième meilleure économie au monde. Malheureusement pour Theresa May, cette affirmation restait véridique tant que la livre sterling équivalait au moins à 1,153 €.
Ce mercredi matin, la livre sterling est passée sous la barre des 1,153 €. Une livre sterling aujourd’hui achète 1,14 €. Conséquence immédiate de ce changement si infime soit-il : lorsque l’on mesure le poids des économies mondiales en fonction du taux de change du marché, la Grande-Bretagne n’est plus la 5ème puissance mondiale. Une place qui revient à la France.
Elise Dherbomez avec Loïc De La Mornais