Marine Le Pen a récemment exprimé son souhait de participer à la campagne pour le Brexit, arguant qu’elle défendrait la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne. Mais du côté des responsables politiques britanniques, l’annonce est très mal perçue. Malgré leur activité en faveur du Brexit, plusieurs partisans ont réagi très négativement :
“Marine Le Pen a déjà fait beaucoup de commentaires qui divisent et mettent de l’huile sur le feu, notamment en comparant les musulmans qui prient dans les rues à l’occupation nazie en France. C’est pourquoi je vous demande d’utiliser vos pouvoirs relatifs à la législation sur l’immigration pour refuser son admission dans le pays, si elle tente de visiter le Royaume Uni.”
Gisela Stuart, la député travailliste en charge de la campagne pour le Brexit, a tout simplement demandé à exclure Marine Le Pen du territoire britannique. Elle a adressé ces mots dans une lettre à la ministre de l’Intérieur, Theresa may. Contactée par le bureau de France 2 à Londres, la ministre a indiqué qu’elle ne commenterait pas les cas individuels. Suite à ces propos le chef du parti indépendantiste Ukip, Nigel Farage, a répondu :
“Je ne pense pas que l’intervention de Marine Le Pen pourrait contribuer au débat, je préférerais qu’elle ne vienne pas mais j’ai entendu des idées ridicules selon lesquelles il faudrait l’interdire d’entrer dans le pays, et clairement, cela serait encore plus risible.”
D’après les chiffres publiés en 2014, la ministre de l’Intérieur a interdit le territoire britannique à plus de 217 personnes, dont 84 prêcheurs de haine, 61 individus menaçant la sécurité nationale et 72 personnes jugées “non favorables au bien public”.
De son côté, la présidente du Front National a dit qu’elle “pardonnait” Gisela Stuart, arguant “que les socialistes avaient toujours eu un léger problème avec la démocratie” lors d’une interview avec France 2. Elle a cependant interpellé la député sur la récente visite de Barack Obama :
“Je suis surprise que la député n’ait rien dit à propos de la visite d’Obama. Il est venu pour interférer avec les affaires de la Grande Bretagne. Moi je n’interviendrai pas ainsi. Si je viens, c’est pour parler du besoin des gens de décider de leur propre relation avec l’Union Européenne.”
Au cours d’une visite vendredi dernier, le président américain a mis en garde le Royaume Uni contre l’affaiblissement économique qu’engendrerait une sortie de l’UE. A l’opposé, Marine Le Pen a expliqué qu’elle souhaitait que chaque pays membre de l’UE organise un référendum sur la question.
Quoiqu’il arrive, la présidente du Front National n’a pas beaucoup d’alliés en Grande Bretagne. Si elle mène effectivement une campagne pour le Brexit, ce sera aux côtés de Janice Atkinson, récemment exclue de l’Ukip. Le même parti qui n’avait pas voulu s’associer au FN pour former un groupe parlementaire européen en 2014, dénonçant la réputation sulfureuse de Marine Le Pen.
Mégane Chiecchi avec Loïc De La Mornais