Chelsea et le racisme : une longue histoire

Le logo du Chelsea Football Club

"Nous sommes racistes et on aime ça" scandait un groupe de supporters du Chelsea Football Club dans le métro parisien, ce mardi 17 février. Un incident qui rappelle les heures sombres du club, confronté au racisme à plusieurs reprises. Retour sur les principales polémiques dans lesquelles il a été impliqué.

En 1982, le Chelsea FC est l’un des derniers clubs à intégrer un joueur de couleur. Il s’agit de Paul Canoville. Lors des matches, il est régulièrement insulté par les fans des Blues. Certains lancent même des bananes sur le terrain. Au sein du club, il n’est pas non plus épargné. Quatre ans et demi après son arrivée à Chelsea, le joueur se bat avec l’un de ses coéquipiers ivre, qui le traite de “noir de ***”.

Paul Canoville, joueur au club de Chelsea de 1982 à 1986 (Crédit : sporting-heroes.net)

A la même époque, un groupe de supporters se fait remarquer : les Chelsea Headunters. Proches du parti d’extrême-droite British National Front et de l’organisation néo-nazie Combat 18, ces hooligans multiplient les chants racistes et les actes violents. A partir de la fin des années 1990, ils sont interdits de stade.

En 2011, c’est le défenseur du club de Chelsea, John Terry, qui fait parler de lui. Lors d’une rencontre, il insulte un joueur du Queens Park Rangers Football Club, Anton Ferdinand. Plusieurs supporters demandent le renvoi de John Terry, mais d’autres le soutiennent et scandent lors des matches suivants “Anton Ferdinand, nous savons ce que tu es”. Suite à cet incident, John Terry est suspendu pour quatre matches et doit verser 200 000£ d’amende. Soutenu par son club, il reprend rapidement son poste. Anton Ferdinand déclare alors : « La Fédération a laissé tomber beaucoup de noirs. Tous les noirs qui s’intéressent au football ».

Depuis, d’autres joueurs du Chelsea FC ont été victimes d’insultes racistes proférées par des supporters, comme Didier Drogba en 2012.

Le Chelsea FC tente pourtant de mettre fin à ces actes qui ternissent toujours plus son image. Depuis l'année dernière, il organise une fois par an un "match pour l'égalité". Cet événement a pour but de promouvoir la diversité au sein des équipes et de lutter contre tous types de discrimination.

Enfin, le club a fermement condamné les actes racistes du 17 février dernier dans le métro parisien : “Un tel comportement est odieux et n’a pas sa place dans le football ni dans la société. Nous soutiendrons toute action pénale contre les personnes impliquées.” Le club a assuré qu’il prendrait “les mesures les plus sévères contre eux, allant jusqu’à des interdictions”. Il a déjà suspendu trois suspects :

José Mourinho, l'entraîneur du club, a lui aussi affiché son indignation après les incidents : "J'ai eu honte lorsque j'ai appris ce qu'il s'était passé, mais ces supporters ne représentent pas le club" a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Le club a également proposé à Souleymane, le passager noir repoussé du métro parisien, de venir à Stamford Bridge pour assister à un match.

Juliette Perrot et Marine Zambrano, avec Clément Le Goff

Publié par Bureau de Londres / Catégories : Non classé