#CameronMustGo, le tweet-sanction des Britanniques à leur Premier ministre

A six mois des élections législatives, les Britanniques crient leur désamour pour David Cameron sur les réseaux sociaux. Pour le plus grand plaisir des opposants du Premier ministre conservateur, 180 000 messages précédés du mot-dièse "CameronMustGo" ont été tweetés ce week-end, un record d'impopularité pour le résident du 10 Downing Street.

Avec 120 nouveaux tweets en moyenne toutes les dix minutes, le mot-dièse "CameronMustGo" est en ce moment le 4ème plus populaire au monde, et premier en Grande-Bretagne selon la BBC. Les Britanniques ont massivement investi le réseau social Twitter pour exprimer leur désapprobation à l'encontre des politiques publiques menées par le gouvernement de David Cameron.

La campagne #CameronMustGo a été lancée ce week-end par des salariés du NHS (la sécurité sociale britannique), en grève aujourd'hui. Sages-femmes, infirmières, radiologues, personnel d'entretien ... des centaines de milliers de travailleurs de la santé sont descendus dans les rues de Londres tôt ce matin pour réclamer une augmentation de 1% de leur salaire, augmentation que le Premier ministre refuse de leur accorder.

"Cher Mr Cameron, je travaille dur, mon job est extrêmement stressant, mais je ne vais même pas obtenir une infime augmentation de 1%."

Par solidarité ou pour participer à la complainte générale, les Britanniques critiquent leur Premier ministre par milliers. A chacun sa raison : les tweets publiés sur la toile évoquent aussi bien la réforme du NHS, la bedroom tax, ou le bilan économique de Cameron. Le Premier ministre déçoit sur tous les fronts :

"Son abandon du NHS - une autre raison".

"Le revenu réel a diminué de 1,6% ces dernières années. 7 ans de chute, la plus longue depuis l'âge victorien."

"Parce qu'il défend les bonus des banquiers et diabolise les pauvres".

"David Cameron réclame plus d'austérité... lors d'un banquet, entouré d'objets en or qui brillent."

Malgré un bilan économique plutôt positif, David Cameron a des raisons de s'inquiéter. Le 7 mai prochain, les Britanniques sont appelés aux urnes, dans ce que les médias appellent déjà "la campagne électorale le plus imprévisible depuis une génération".

Si cette impopularité mal venue peut profiter au leader de la gauche Ed Miliband, c'est surtout à droite que la menace gronde: 13 % des électeurs travaillistes et 24% des conservateurs se disent prêts à abandonner leur ancienne allégeance et voter UKIP, le parti eurosceptique de la droite populiste...

Cameron doit s'en aller, mais à qui de le remplacer?

Elise Dherbomez avec Loïc de La Mornais

 

Publié par Bureau de Londres / Catégories : Non classé