Cette université anglaise dans laquelle on étudie... NTM !

Les étudiants qui suivent le cours "Protest music in France" [la musique protestataire en France] proposé par l'université de Manchester s’intéressent aux textes des rappeurs de NTM; rappelons-le, les initiales du groupe ne signifient rien d'autre que Nique Ta Mère.

"J'te la f'rai façon, j'te cueille, y'a que ça qui me rends joke
A ton contact je deviens liquide, liquide intemporel
Bouge ton corps de femelle regarde le long de tes hanches,
Je coule, ondule ton corps, baby, ouais OK ça roule."

Évidemment, le groupe NTM est connu pour son "flow" aux paroles parfois loin d'être fines et élégantes, comme cette prose dans l'un de leurs titres phares, Ma Benz.

Mais les chansons du groupe sont souvent engagées, ce qui justifie leur étude au sein du séminaire "Protest music in France", dispensé à l'université de Manchester, dans le nord de l'Angleterre. Ce cours, mis en lumière par le site de Radio Nova, revient sur la contestation par le biais de la musique dans la France des années 50 à aujourd'hui.

Selon la plaquette descriptive du cours, les étudiants sont invités à discuter et à analyser les problèmes sociaux soulevés dans les chansons françaises. De même, les critiques, la médiatisation, l'identité ainsi que la réception de chaque œuvre est passée au crible.

Car NTM, ce ne sont pas uniquement des textes putassiers; le groupe aborde de vrais problèmes de société. Ainsi, dans la chanson Plus jamais ça, Joey Starr et Kool Shen dénoncent la montée de l'extrême droite en France.

Dans Pose ton gun, les deux rappeurs dénoncent la violence ambiante :

"Joue pas les champions, non ! Joue pas les champions
Y'a pas de surhomme, et surtout personne n'a de sérum
Contre la mort, alors
Alors prends soin des tiens d'abord."

Outre ceux de NTM, les textes de Georges Brassens ainsi que ceux de Serge Gainsbourg sont également étudiés à l'université de Manchester.

Dans les pays anglo-saxons, les universités n'hésitent pas à offrir à leurs étudiants des cours qui sortent de l'ordinaire. Mais souvent, ces cours prennent la forme d'options, qui ne peuvent remplacer les enseignements classiques du tronc commun universitaire. Ainsi, aux États-Unis, le Boston College propose l'étude des œuvres de Disney, tandis que la prestigieuse université de Yale s'intéresse même à la place de la religion dans la série Harry Potter.

Céline Schoen avec Loïc de La Mornais

Publié par Bureau de Londres / Catégories : Non classé