Une séance « shopping » connectée avec des e-copines

La mode des « selfies » - photo prise depuis son Smartphone et diffusée sur les réseaux sociaux – a atteint un niveau presque alarmant. Selon le Daily Mail, ce phénomène a accru de 17,000% au cours des douze derniers mois. Plus surprenant encore, le « mot de l’année » lui a été attribué par le dictionnaire Oxford.

Une intimité à découvert

Il semblerait que l’influence du « selfie » ne faiblisse pas en raison de l'obsession de l'apparence des jeunes britanniques. Alors qu'on pouvait penser avoir atteint le summum de cette tendance, un nouveau concept dans le prêt-à-porter est né à Londres.

Combien d’entre nous sommes restées devant le miroir d’une cabine, indécises ? Fini le doute grâce au lancement d’une solution soi-disant miracle. A l’aide d’iPads mis à leur disposition, les clientes peuvent désormais prendre des « selfies » de leurs essayages. Plus encore, les photos sont immédiatement diffusées sur les réseaux sociaux et laissent place aux commentaires…

C’est sans surprise une inspiration de Karl Lagerfeld. Son nouveau magasin Chanel s’est ouvert vendredi dernier sur Regent Street, l’une des principales rues commerciales londoniennes. Les cabines d’essayage sont toutes équipées d’une connexion internet, munies d’iPads fixés aux murs. Ces écrans tactiles offrent à la riche clientèle la possibilité de se prendre en photo, tout en y appliquant des filtres spécialement conçus par Karl lui-même. Rien d’étonnant !

La mode s’associe à la nouvelle technologie

Alors que le « selfie » au sein des salons d’essayage est une première, d’autres magasins semblent également suivre la même voie. Ils ont désormais recours au high-tech pour attirer l’attention des acheteurs. A titre d’exemple, Burberry a installé des miroirs qui interagissent avec les puces appliquées sur les vêtements de façon à se visualiser sur un podium de défilé de mode. Quant à Harvey Nichols, des miroirs virtuels ont été aménagés dans le but de scanner le visage et de le superposer sur divers articles vestimentaires. Tout prétexte est bon pour inciter la clientèle à dépenser.

Mais pour quelles raisons les magasins d’aujourd’hui sont-ils si férus de technologie ? Tout simplement pour concurrencer le fort potentiel des sites internet. Myf Ryan, directeur du marketing au centre commercial Westfield, expliquait récemment au Sunday Times : «Il est important pour nous de répondre à la croissance du commerce en ligne, lequel offre aux consommateurs le confort de naviguer et d'acheter par un simple clic ».

Un concept sophistiqué, peut-être. Seulement ce mouvement est susceptible d’entraîner la colère chez certains militants. Ils estiment qu’il existe déjà une trop forte pression sur les adolescentes qui rêvent de ressembler à leurs stars. Encourager les femmes à poser dans les salons d’essayage ne pourrait qu’aggraver cette tendance, voire même les complexer davantage.

 

Zoé Loporto avec Loïc de La Mornais