Les députés britanniques accusés d’enfantillage au Parlement

Songez à une cour de récréation : lieu débordant de cris d’enfants, brouhaha incessant et des disputes à n’en plus finir… Transposez ce tableau au sein de la Chambre des Communes. Aussi improbable que cela puisse paraître, son Président, John Bercow, a cependant dénoncé ce triste spectacle dans un courrier adressé aux trois principaux leaders politiques du Royaume-Uni.

Questions pour un Premier ministre

Chaque semaine pendant trente minutes, les députés questionnent ouvertement David Cameron. C’est dans un vacarme continuel, aux innombrables hurlements et insultes que se déroule la session. Bonjour l’ambiance !

Lors des dernières audiences, Bercow est apparu exaspéré et agité face à ce perpétuel chahut. Il est même allé jusqu’à montrer du doigt les députés indisciplinés et les réprimander…

A Michael Gove, Secrétaire d’Etat à l’Education: « Ecrire 1000 fois ‘Je dois bien me comporter à la séance Prime minister’s questions’».

Au député Robertson : « Le lion doit retourner dans sa tanière ! »

Au député Tom Blenkinshop : « Soyez sage. Calmez-vous. Mettez-vous au yoga ! »

Une lettre : source de polémique

Agacé par ces agitations répétitives, Bercow envoie un courrier à David Cameron, Ed Miliband et Nick Clegg. Il souligne particulièrement le rapport Hansard Society qui révèle le malaise du public devant cette réalité. Selon le journal anglais Independant, le document soulève plusieurs inquiétudes. 67% des personnes questionnées estiment que les députés passent la majeure partie de leur temps à se critiquer. Seuls 12% des sondés sont fiers de leur Parlement.

Bien entendu, John Bercow reste réaliste. Envisager un comportement irréprochable des députés est impensable. Malgré tout, il décrit l’atmosphère très masculine, fortement dosée en testostérone. Il va même jusqu’à employer des mots forts tels que « loubard » et « chamailleries infantiles ». Rien que ça !

Suite à ces accusations, de nombreux députés ont exprimé leurs désaccords sur Twitter, voire même reproché à Bercow de « pleurnicher » et de perdre le contrôle de la Chambre des Communes.

Le retour à l’ordre est loin d’être gagné !

Zoé Loporto avec Loïc de La Mornais

Publié par Bureau de Londres / Catégories : Non classé