« Il faut se préparer au pire, espérer le meilleur bien sûr, mais se préparer au pire et on n'a plus que quinze jours pour le faire » déclare ce lundi la secrétaire d'Etat à l'Economie Agnès Pannier-Runacher au sujet du Brexit. Elle invite les entreprises à se mobiliser rapidement et note que les PME et les TPE n'avaient « pas toujours le support juridique pour se préparer à ce type de situation ».
Alors qu'un départ du Royaume-Uni sans accord semble de plus en plus possible, la secrétaire d'Etat a souligné qu'un tel scénario ne signerait pas la fin de la « coopération » entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.
La Commission européenne juge également très probable le risque d'un Brexit « dur » (sortie sans accord) et présente aujourd'hui 19 mesures d'urgence en cas de no-deal, 17 ont déjà été adoptées. Pour rappel, en cas de sortie de l'UE le Royaume-Uni redeviendrait un pays tiers. Cela signifie que les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) seront appliquées.
Ces mesures, temporaires, concernent différents secteurs : budget de l'UE, transports, pêche, droit des consommateurs, contrôle des voyageurs, programme Erasmus...Par exemple, les étudiants et les stagiaires à l'étranger participant à Erasmus + au moment du Brexit pourront terminer leurs études même en cas de no-deal. Une des propositions permettrait aux britanniques, qui ne seront alors plus citoyens européens, de voyager sans visa dans l'UE à condition que le Royaume-Uni applique la réciproque.
Pour l'UE, les Etats membres les plus liés au Royaume-Uni comme la France, la Belgique et les Pays-Bas sont eux aussi prêts. Les recrutements de douaniers auraient d'ailleurs déjà été effectués pour faire face la hausse des contrôles phytosanitaires et sanitaires aux frontières. En France, 700 douaniers supplémentaires ont été recrutés et 300 en Belgique.
Un numéro gratuit (00 800 67 89 10 11) est aussi disponible pour répondre aux questions des citoyens européens sur le Brexit.