Pour la première fois, à l’issue du Conseil européen de Bruxelles des 9 et 10 mars, les chefs d’Etat se sont quittés sans se livrer à l’exercice imposé de la traditionnelle photo de famille. Il faut dire que la réélection du président du Conseil européen, Donald Tusk, à une large majorité (une voix contre : celle de son pays, la Pologne) a profondément irrité Varsovie.
Autre pomme de la discorde : la volonté de Paris et de Berlin de lancer des coopérations différenciées. Bref, une Europe à plusieurs vitesses, qui ne séduit pas les pays de l’Est, qui craignent de rester en deuxième classe. Pour Beata Szydlo, la Première ministre polonaise, la Pologne n’acceptera jamais de parler d'une Europe à plusieurs vitesses car cela « compromettrait l'intégrité de l'UE ». De son côté, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker ne souhaite pas créer un « nouveau rideau de fer entre l’Est et l’Ouest ». Bref, cette ultime étape sur le chemin de Rome qui célébrera le 60ème anniversaire du traité fondateur de l’Union le 25 mars est encore escarpée. Avant de quitter le sommet de Bruxelles, François Hollande nous a livré sa philosophie sur la future déclaration politique qui devra être entérinée par les 27.