La prochaine Commission européenne prendra ses fonctions à Bruxelles dans les semaines à venir et annonce déjà la couleur : elle sera verte. Pour les cinq prochaines années, l’écologie sera son cheval de bataille, au moins sur le papier.
Le nouvel organigramme dévoilé par la prochaine présidente, Ursula Von der Leyen est une révolution en soi : le portefeuille de l’action pour le climat est attribué au premier Vice-Président, qui aura sous sa coupe de nombreux commissaires et directions générales : énergie, transports, santé, agriculture ou même de la défense des océans. Mais le vice-président de la Commission sera surtout responsable du « Green Deal », ou « Pacte Vert européen ». Le programme se veut ambitieux. En termes financiers, il devrait composer les deux tiers du budget européen. Au niveau du contenu, instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Union, lutte contre les habitations énergivores (ou passoires thermiques), ainsi que l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050. « Faire de l’Europe le premier continent à impact environnemental neutre », c’est la mission fixée par Ursula von der Leyen. Un objectif environnemental certes, mais économique également : il s’agit de placer l’Europe leader d’une nouvelle révolution industrielle portée par le développement durable. L’enjeu du « nouveau logiciel » de la Commission est de combiner développement économique et écologie, sans les opposer. Si les contours restent encore flous, les eurodéputés accueillent à priori positivement l’annonce de la future cheffe européenne. Mais beaucoup dans l’hémicycle attendent des actes concrets. Frans Timmermans aura cent jours, à compter de sa nouvelle prise de fonction, pour établir un plan d’action dans le cadre du Green Deal.