Dans la foulée des élections européennes, la Commission européenne sera entièrement renouvelée. Pour le poste de Président de la Commission, chaque grand groupe politique du Parlement a son candidat, qu’on désigne à Bruxelles par l’expression allemande Spitzenkandidat.
Les conservateurs du Parti Populaire Européen (PPE) sont portés par Manfred Weber, disciple d’Angela Merkel. Son principal adversaire est le vice-président de la Commission Frans Timmermans, chef de file du Parti Socialiste Européen (PSE). L’Alliance des Libéraux et Démocrates (ALDE) a misé sur Margrethe Vestager, la commissaire européenne danoise célèbre pour ses enquêtes et sanctions contre des géants comme Google, Gazprom, Apple et Amazon. L’Alliance Libre Européenne (ALE) a une proposition plus originale : Oriol Junqueras, figure politique catalane, toujours incarcéré pour son rôle dans le référendum d’indépendance de sa région. Enfin, les Conservateurs et réformistes ont choisi le tchèque Jan Zahradil pour les mener.
Mais celui qui pourrait finalement l’emporter n’est peut-être pas encore déclaré. Le négociateur en chef du Brexit, Michel Barnier, reçoit des soutiens de toute part. Ses négociations acharnées avec Theresa May ont fait de lui une figure européenne incontournable, soutenu en coulisses par La République en Marche.
D’autant que le Spitzenkandidat, système instauré en 2014 pour renforcer la place du parlement et la démocratie européenne, est contesté par les chefs d’État et de gouvernement, membres du Conseil européen. Ces derniers doivent uniquement “tenir compte du résultat de l’élection” selon le traité européen. La nomination d’un Spitzenkandidat à la tête de la Commission n’est donc pas encore automatique.