Le statut de l’Union européenne rétrogradé à Washington

C’est une nouvelle déconvenue de l’Union européenne quant à sa relation avec les États-Unis. Sans l’en avoir ni prévenue ni informée, la Maison-Blanche l’a rétrogradée dans son protocole officiel au rang d’organisation internationale.

En 2016, l’administration Obama avait attribué à l’Union européenne le statut d’État à part entière, conférant à la délégation européenne une place de choix dans le protocole officiel. C’est en réalisant qu’il n’était pas invité à un certain nombre de cérémonies officielles que le représentant de l’Union aux États-Unis, David O’Sullivan, a demandé puis obtenu la confirmation de ce changement de protocole, qui aurait été opéré dès le début du mois de décembre.

L’information a été révélée mardi dernier par le media allemand Deutsche Welle, qui a pu être validée par des sources européennes. Les représentants officiels de l’Union européenne en sont conscients : le geste ne s’arrête pas à une simple question de forme, il s’agit d’une réelle manœuvre politique. Pendant l’année 2018, la relation entre l’Union européenne et les États-Unis s’est détériorée dans un contexte d’hostilité du Président américain envers le vieux continent. Au premier semestre 2018, les mesures protectionnistes de Donald Trump se sont concrétisées par une augmentation des droits de douane sur l’acier et l’aluminium. Il continue de menacer de surtaxer les voitures européennes. L’Union avait répliqué avec des taxes ciblées sur certains produits américains, comme les jeans ou le whisky.

Cette fois-ci en revanche, l’heure des représailles n’a pas sonné du côté de l’Union Européenne. Interrogée sur la situation, Maja Kocijancic, la porte-parole des Affaires Étrangères européennes, a déclaré dernier que « quels que soient les désaccords politiques avec l'administration américaine, nous restons des amis des États-Unis et cette amitié ne va pas s'étioler ». Elle a également confirmé être en discussion avec les États-Unis sur la situation de la délégation européenne à Washington.

Zoé Durand et Valéry Lerouge