L’image a fait le tour du monde. La scène est stupéfiante, à l’image de la réaction du juge. Juste après l’annonce du verdict, Slobodan Praljak sort furtivement une fiole, dont il boit le contenu. L’ex-haut responsable des forces croates venait d’être condamné à une peine de 20 ans de prison, par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Le juge ne comprend pas tout de suite la gravité du geste. Il poursuit l’énoncé du verdict, et l’avocate de l’accusé prévient que son client indique avoir ingéré « du poison ». Le rideau qui sépare la salle d’audience et le public est tiré, le son de la retransmission coupé. Après s’être écroulé dans la salle d’audience, le dirigeant croate est immédiatement transféré à l’hôpital, où il décèdera plus tard.
Comment un accusé a-t-il pu se procurer ce poison, et parvenir à l’introduire dans une salle d’audience ? Y a-t-il eu une faille au niveau des contrôles de sécurité ? L’enquête progresse. Elle s’oriente vers un « suicide assisté », selon le parquet néerlandais, après qu’un « produit mortel » ait été découvert dans la fiole en question. La procureure du parquet de la Haye ajoute qu’un « examen toxicologique du corps sera réalisé à court terme ».
La polémique continue sur la sécurité et les contrôles. En effet le quartier pénitentiaire de TPIY, où était détenu Slobodan Praljak, explique que tout individu « fera l’objet d’un contrôle de sécurité à l’entrée du complexe ». Tout objet doit être inspecté, ouvert et examiné aux rayons X avant de pouvoir pénétrer dans le complexe.En plus des raisons de sa mort, l'enquête devra déterminer les éventuelles failles de sécurité.