Ce vendredi 17 mars mars, l'opération Petrobras fête ses 3 ans. Un anniversaire qui tombe à pic après la révélation d'une nouvelle liste de 107 noms de politiques impliqués dans ce scandale sans égal au Brésil.
En trois ans, l'opération a donné lieu à 89 arrestations et à la récupération de 10 milliards de réaux soit environ 3 milliards d'euros.
L'annonce de la nouvelle salve de demandes d'enquêtes à eu lieu le mardi 15 mars par le Procureur Général de la République Rodrigo Janot. Au total, cette liste inclue 83 demandes d'investigations contre plus de 100 politiciens. Un vaste système de corruption révélé grâce aux dénonciations de dizaines de cadres du géant du BTP brésilien Odebrecht (elle aussi impliquée), arrêtés et collaborant avec les enquêteurs.
En 2014, un grand cartel entre les géants du BTP et pétrolier (Petrobras) avait été mis à jour. Ces groupes s'entendaient pour se partager des marchés surfacturés, contre pots de vins aux différents grands partis politiques brésiliens. Ils servaient à alimenter les comptes de campagne et au passage... quelques comptes en banque privés.
Bien que la totalité des noms soient encore tenus secrets, on sait d'ors et déjà que la grande majorité des partis politiques brésiliens est concernée ainsi que les présidents des deux Chambres du Parlement.
Seize noms sont déjà connus sur cette liste et brûlent toutes les lèvres : six membres du Gouvernement de Michel Temer dont le chef de cabinet Eliseu Padilha ou le Ministre des Affaires Etrangères Aloysio Nunes et le sénateur Aecio Neves. Les anciens présidents Dilma Rousseff et Lula sont aussi inquiétés.
Un long processus
La route est longue avant que condamnations effectives ne tombent. Toutes les demandes d'investigations doivent d'abord être analysées et validées par le Tribunal Suprême Fédéral (STF en portugais).
Si toutes les demandes d'enquêtes sont validées par le STF, ce sera le plus grand procès pour corruption de l'histoire du Tribunal.
L'année dernière le Procureur Janot avait déjà soumis une requête au STF menant à 28 enquêtes contre 48 autorités. La seule arrestation avait été celle de l'ex président de la Chambre Eduardo Cunha.
De plus, les politiciens disposent d'un statuts judiciaires privilégiés rendant difficile le processus.
Marie Ndenga Hagbe pour Fanny Lothaire.