De Paris à Rio, passion judo

Ils sont un peu plus d'une vingtaine, âgés de 2 à 55 ans, hissés sur les mythiques escaliers du quartier de Lapa. Le drapeau français au bout des bras, ils entonnent la Marseillaise à l'unisson. Voici le club de judo Randoris, fraîchement débarqué à Rio pour assister aux Jeux Olympiques, dans la joie et la bonne humeur.

"Ca fait 3 ans que l'on est sur ce projet", explique Rachid, l'un des organisateurs. Comme chaque année, le club de banlieue parisienne profite de l'été pour réaliser un voyage sportif. Mais cette fois, le schéma est d'une toute autre ampleur. Deux semaines à Rio, avec visites touristiques inclues et épreuves olympiques à gogo. Pour récolter des fonds et réduire les coûts, le club a multiplié les activités. "On a organisé un loto, des brocantes, des ventes de muguet", continue Rachid. Et ça a bien fonctionné, puisque les 23 judokas ont réussi à boucler leur séjour pour la somme de 1000 euros chacun.

Randoris judo

De la joie et du judo 

Arrivés mercredi soir, ils ont tous posé leurs valises dans une auberge de Rio, à proximité des installations olympiques de Barra, où se tiendront les compétitions de judo. "Le but, c'est de passer du temps ensemble, que ce soit convivial", souligne Sonia, une autre organisatrice du voyage. Convivialité. Tel est sans doute le mot qui définit le mieux l'ambiance de notre joyeuse troupe. Ici, tout le monde propose, personne n'impose. Comme l'explique Sonia, "toutes les décisions sont prises collectivement, à main levée". Le programme est flexible et ouvert. Mais une chose est sûre : l'ensemble du groupe assistera aux 15 compétitions de judo pour lesquelles il a déjà réservé ses billets.

Vidéo prise par les judokas du club lors de leur arrivée à l'aéroport de Rio 

Rio, ça change de Paris

Petits comme grands, ils ont le sourire jusqu'aux oreille et des étoiles plein les yeux. Plus calme, un peu en retrait, Violaine,14 ans, a encore du mal à réaliser. "Ça me fait bizarre, je n'étais encore jamais sortie de l'Europe". Idem pour Arthur, 18 ans et déjà ceinture noire : "Ça me change de Paris" ! Pour tous les deux, "le top serait de décrocher le maximum de médailles". Et à en croire l'ensemble des experts du club Randoris, la France a de bonne chances de se couvrir d'or. Pour encourager leurs idoles, ils ont déployé une panoplie de moyens : banderoles tricolores, messages de soutien, T-shirts griffés … tout y est !

Violaine et Lucas

Violaine et Lucas

À Tokyo dans 4 ans ? 

Après Rio, nos judokas auront peut-être l'occasion de se rendre à Tokyo, pour les Jeux de 2020. Et d'y emmener Romane Dicko, l'une de leurs sportives les plus prometteuses. A 16 ans, elle possède déjà de nombreux titres à son actif, dont celui de championne d'Europe (cadette - plus de 78 kg). Une fierté pour l'ensemble du club. "Romane est vraiment douée. On est arrivés à  l'aéroport de Rio en même temps que l'équipe de France de judo. Les champions sont venus la saluer, ils la connaissent", raconte Sonia. Il se pourrait donc que, d'ici 4 ans, le club Randoris débarque sur le sol japonais pour entonner la Marseillaise. Pour célébrer, cette fois, une médaille encore plus savoureuse.

Marie Gentric pour Fanny Lothaire

Retrouvez le club Randoris dans notre reportage pour le Journal Télévisé de France 2 (13h) du 05/08/2016