Les reines, autrement appelées les muses, sont les femmes les plus importantes du Carnaval. Vêtues uniquement de plumes et de paillettes, elles sont sous le feu des projecteurs. Nous avons rencontré Cozete Gomes, ex-star d'une télé-réalité brésilienne et devenue une reine du Carnaval il y a quatre ans. Son costume a symbolisé la cueillette pour l'école Tijuca, le dimanche 7 fevrier au Sanbodrome de Rio de Janeiro.
Qu'est-ce que ça représente d'être une muse du Carnaval ?
"Je suis un personnage public, une célébrité. C'est un titre et une fierté. Petite fille, puis adolescente, je pensais déjà à devenir un jour une reine du Carnaval. Nous sommes dix muses pour l'école Tijuca. Je suis positionnée en haut du quatrième char. Je fête aussi mes quatre ans de défilé en tant que muse à Rio et São Paulo. Je ne veux pas que ça s'arrête, c'est un rêve éveillé !"
Quelles sont les obligations d'une muse ?
"Nous avons trois mois de grande préparation. Je dois être opérationnelle sur tous les niveaux, physiquement, esthétiquement mais aussi moralement. Nous avons des entraînements réguliers. Il faut pouvoir porter les six kilos de plumes sur le dos. Je paye et fabrique tous mes costumes, à la hauteur de 50 000 reaux. Il faut aussi préparer son corps, j'ai perdu deux kilos et j'ai beaucoup travaillé pour faire disparaître ma petite cellulite. Je ne suis pas stressée à présent, j'ai l'habitude, je suis prête et, surtout, je pense que nous allons gagner !"
Qu'est-ce que ça représente pour vous de défiler ce soir au Sambodrome de Rio ?
"Un pur bonheur. Rio de Janeiro, c'est l'origine même du carnaval. L'énergie est différente, c'est grandiose, on vibre. Ici, l'euphorie est communicative. Même si ce n'est pas la première fois, c'est toujours différent. Chaque année, l'équipe devient meilleure. Il y a de nouvelles émotions, un nouveau thème, un nouveau costume. Je les garde tous, ce sont des pièces historiques."
Fanny Lothaire, propos recueillis par Anne-Flore Roulette et Marie Gendric