« Les dépenses pour les réfugiés plus hautes que jamais », c'est la Une du tabloïd allemand Bild. Avec 23 millards d’euros, le montant est en hausse de 11% sur un an et suscite la polémique. A quelques jours des élections européennes, une telle annonce pourrait profiter à l’AfD et aux autres listes anti-immigrations. La députée AfD Alice Weidel s'en est d'ailleurs aussitôt emparée.
« Ce lundi matin commence avec un chiffre effrayant du gouvernement : En 2018, 23 millards d’euros ont été dépensés pour les réfugiés, et rien que 4 millards de cette somme pour le Hartz IV. Une coûteuse fête de bienvenue payée par les citoyens! »
Dans le détail, 4 millards ont bien été débloqués pour financer le Harz IV, la prestation sociale allemande garantissant le minimum vital (664€/mois). Mais le plus gros poste de dépenses (7,9 milliards d'euros) concerne le financement de mesures à l'étranger. Des dispositifs pour inciter les populations à ne pas chercher à gagner l'Europe. Le reste a été affecté pour l'intégration en Allemagne de plus d'un million de réfugiés. Grâce à cet argent, ils ont pu, par exemple, suivre des cours d'intégration. Les Länder ont également pu ouvrir des places supplémentaires en crèche et créer des logements sociaux.
Le ministère des Finances assure avoir publié ce rapport afin de garantir la transparence des dépenses publiques et pouvoir comparer avec les années précédentes. Mais le député vert Sven-Christian Kindler parle de « chiffres artificiellement gonflés » et regrette que le rapport n'ait pas été mis en perspective avec les autres dépenses de l’Etat. Des négociations concernant le budget des dépenses pour l’intégration des réfugiés ont actuellement lieu entre le ministère et les Länder. Le ministre des finances Olaf Scholz (SPD) souhaiterait baisser ces dépenses.
Adeline Piron