Grève des cheminots en Allemagne : l'ensemble des grandes lignes interrompues

Un ICE en gare de Cologne / © SASCHA STEINBACH/MaxPPP

L'ensemble des grandes lignes en Allemagne sont interrompues ce lundi matin. Les trains régionaux sont également très perturbés en raison d'une grève des cheminots. Le syndicat des salariés demande notamment une hausse de 7,5% des salaires pour les 160 000 employés du réseau ferré.

Lorsqu’il s’agit de grève, le pays de Goethe n’est pas en reste. Aujourd’hui, les liaisons inter-régionales sont interrompues sur tout le territoire. Le mouvement concerne à la fois les trains à grande vitesse (ICE) et les Intercités, selon les dernières informations de la compagnie ferroviaire allemande Deutsche Bahn.

Que réclament les grévistes ?

Un blocage de quelques heures seulement était prévu, de 5h à 9h ce matin. Il s'agit d'une « grève d'avertissement » suffisamment importante pour perturber le trafic ferroviaire dans tout le pays. Les millions d'usagers de la compagnie doivent s'attendre à des annulations et d'importants retards au cours de la journée. L’objectif du mouvement ? Réclamer une hausse des salaires de 7,5%, une réduction du temps de travail et davantage de congés pour les quelque 150 000 employés du secteur ferroviaire.

Lors de précédentes négocations, une hausse des rémunérations de 5,1% et une prime de 500€ ont été concédées par la Deutsche Bahn. Des propositions insuffisantes pour le syndicat (EVG). La compagnie de chemins de fer invite à de nouveaux pourparlers cet après-midi, selon l'agence de presse allemande DPA. Si les négociations n’aboutissent pas en revanche, il faut s'attendre à un « durcissement » de la grève. Avec le risque de voir le réseau ferré perturbé pour les vacances de Noël.

L'efficacité des syndicats en Allemagne a pu être observée la semaine dernière. Les pilotes de ligne Ryan Air qui menaçaient de nouveau de se mettre en grève pour motifs similaires ont obtenu gain de cause, après 11 mois de négociations avec le géant des vols low cost. Fait plus rare, en novembre dernier, des agents de nettoyage se sont mobilisés pour revendiquer un « bonus de Noël [sorte d'équivalent du 13e mois français ndlr] pour tous ». Les quelque 600 000 employés du secteur se sont vu refuser la somme demandée. Mais un ajustement des salaires d'ici fin 2020 a été obtenu.

Un fort taux d’inflation de part et d'autre du Rhin 

Les allemands disposent en moyenne d'un pouvoir d'achat de 22 239 € par an, d'après l'institut GfK. Un montant 1,6  fois plus élevé que la moyenne européenne. C'est aussi de 13% de plus qu'en France où la capacité d'achat s'élève en moyenne à 19 537€. Dans nos deux pays, ces chiffres masquent d'importantes disparités entre les régions. Le revenu disponible pour consommer dans le Land de Hambourg par exemple est plus élevé de 5800€ que celui de Mecklenburg-Vorpommern (Nord-Est), le Land voisin.

Les prix à la consommation enregistrent une forte hausse dans les deux pays : +2,2% de part et d'autre Rhin relevés sur un an en septembre. Une hausse du coût de la vie qui permet d'expliquer les revendications de ces différents secteurs d'activité. Peut-on dès lors s’attendre à voir la Porte de Brandebourg subir le même sort que l'Arc de Triomphe ? Pour l’heure, seuls de petits rassemblements éparses de « gelben westen » ont été observés dans l’ensemble du pays, à Cologne ou à Mannheim, ce week-end.

 

Par Chloé Cosson