L'Allemand qui a la tête dans les étoiles

DPA

“Astro Alex” est de retour : mercredi matin, Alexander Gerst rejoint pour la deuxième fois la station spatiale internationale ISS, en devient le premier commandant allemand et lance une expérience inédite sur l'intelligence artificielle.

Depuis la création de l’ISS il y a vingt ans, ce sera la première fois qu’un Allemand prend le commandement de l'équipe. L’honneur revient au géophysicien Alexander Gerst, 42 ans, qui a passé pas moins de deux ans et demi à se préparer pour son deuxième séjour dans la station, 400 kilomètres au-dessus de la Terre. Depuis sa première mission en 2014, @Astro_Alex, comme il s'appelle sur Twitter, est devenu en Allemagne une star des réseaux sociaux : il y partage régulièrement ses expériences avec ses 1,1 millions de followers et alerte sur la lente destruction de la planète Terre qui lui est si chère. De quoi espérer que sa nouvelle aventure va nous procurer aussi de nouvelles images époustouflantes.

Beaucoup de travail pour le commandant Gerst et son équipe

“Horizons”, voilà le nom prometteur de cette deuxième mission de six mois qu'il entame, accompagné de l’Américaine Serena Auñón-Chancellor et du Russe Sergei Prokopjew. Les trois partiront mercredi 6 juin à 11h12 à bord de la fusée Soyouz, depuis la base de lancement russe à Bajkonur - un lieu emblématique de l’aéronautique d’où est déjà parti en 1961 Youri Gagarine pour le premier vol habité dans l’histoire de l’Humanité.

Alexander Gerst et ses collègues vont renforcer l’équipe de trois astronautes qui œuvre déjà à bord de l’ISS. Parmi la centaine d’expériences qu’ils y mènent, une quarantaine de projets proviennent des universités et centres de recherche allemands. Alexander Gerst sera notamment chargé de travailler sur les caractéristiques biomécaniques du muscle humain en repos pour la Charité Berlin et l’université de Southampton, ou encore sur le comportement de cellules et organismes vivants en apesanteur.

Un nouvel équipier dans la station: Cimon le robot volant

L'expérience la plus passionnante pour les non-scientifiques et pour les fans de science-fiction, la voici : sous le commandement d'Alexander Gerst, les astronautes de l'ISS vont pour la première fois tester l’intelligence artificielle. Airbus et le Centre allemand pour l'aéronautique et l'astronautique DLR leur donnent comme nouveau collègue un robot volant nommé Cimon (Crew Interactive Mobile Companion), qui rappelle fortement les dystopies de films cultes comme 2001, l’Odyssée de l’espace ou Moon.
Cimon se déplace seul dans le vaisseau, sait comment documenter les expériences menées et doit informer, alerter et divertir les astronautes au cours de leur séjour. Pour réduire leur niveau de stress, il connaît par exemple leurs musiques préférées et une bonne liste de blagues.

L’année dernière à cette période, le 2 juin 2017, le Français Thomas Pesquet revenait tout juste de sa mission à l’ISS, avec dans ses bagages d’innombrables histoires et images. Alexander Gerst, qui passe ses dernières heures sur terre en quarantaine (à l'image de cette conférence de presse tenue derrière une vitre) semble tout juste réaliser que le départ approche à grands pas.

Pour ceux qui veulent assister au décollage de la Soyouz en direct demain matin, l’agence spatiale européenne ESA met à disposition ce livestream.

 

Par Anja Maiwald