François Hollande a annoncé lundi 17 février une série de mesures visant à augmenter les investissements étrangers dans l'hexagone. Des réformes jugées nécessaires par les chefs d'entreprise en Allemagne, premier partenaire économique de la France.
Trop compliquée, trop administrative et trop taxée... L'économie française a besoin de redorer sa cote auprès des patrons allemands.
A l'image de Mathis Menzel, chef d'entreprise berlinois, ils sont nombreux à travailler en partenariat avec la France sans pour autant sauter le pas de l'investissement direct, faute de démarches claires et de garanties.
PME Allemande attractivité française from France 2 Berlin on Vimeo.
Ces demandes du patronat, le gouvernement francais a peut-être fini par les entendre.
Début janvier, l'annonce de Francois Hollande sur la baisse de charges sociales et d'impôts pour les entreprises avait déjà été reçue positivement par les patrons d'entreprises allemandes implantées en France.
Interrogés par la chambre franco-allemande du commerce et de l'industrie, 80 % d'entre eux estimaient que ces décisions renforcaient leur confiance envers le territoire francais. Cependant, près de la moitié restaient sceptiques quant à la mise en oeuvre de mesures concrètes. Le conseil stratégique de l'attractivité convoqué lundi 17 fevrier à l'Elysée parviendra peut-être à les convaincre.
Que propose la France pour l'avenir ?
Parmi les mesures avancées, plusieurs visent à simplifier les démarches nécessaires pour s'implanter sur le territoire : obtention de visas en express pour les patrons, simplification du régime de TVA, aides financières de la BPI facilitées et élargies...
D'autres réformes, plus structurelles, doivent alléger à terme la lourdeur administrative : le régime fiscal de l'entreprise pourrait à présent être validé en amont de son implantation en France pour clarifier les statuts et limiter les contrôles a posteriori.
Ubifrance (l'agence francaise pour le developpement international des entreprises) et l'AFII (l'agence francaise pour les investissements internationaux) vont également fusionner en une structure unique.
Qu'en pensent les Allemands ?
Ces annonces ont été accueillies avec confiance par l'ambassadrice allemande Susanne Wasum-Reiner, qui a accompagné les entrepreneurs à l'Elysée.
Pourtant dans la presse allemande ce mardi, pas de débordement d'enthousiasme, l'information a été très peu reprise par les journaux.
Parmi eux, le Deutsche Mittelstands Nachrichten pointe surtout le paradoxe entre ces nouvelles mesures de simplification d'un coté, et de l'autre l'adoption d'une loi durcissant la possibilité pour les entreprises de licencier leurs salariés.
Le contexte en chiffres
L'Allemagne, deuxième créateur d'emplois en France après les Etats-Unis
-
3200. C'est le nombre d'entreprises allemandes installées en France actuellement.
-
320 000. C'est le nombre d'emplois qui en découlent aujourd'hui*
Des réformes pour relancer le système français
-
- 77%. C'est la baisse du nombre d'investissements directs étrangers (IDE) en France entre 2012 et 2013.
-
+ 392%. C'est l'augmentation de ces IDE en Allemagne sur la même période**
*chiffres de la CFACI
**chiffres de la CNUCED
Reportage : Arnaud Boutet, Thomas Henkle, Micaela Werth, Beate Wohlfarth
Article : Marine Ditta