Margot est une femme qui enquête dans le monde masculin de l’automobile des années 60. Talons hauts, minijupes et belles carrosseries pour une BD de genre qui joue sans complexe sur l’esthétique et la nostalgie.
Il y avait du monde qui attendait Olivier Marin au salon Rétromobile 2018 à Paris ce week-end. En avant-première sortait pour cette grande fête de l’automobile de collection le nouvel album de la série Les Enquêtes auto de Margot. Presque six années séparent Coccinelles et Scarabées du précédent opus. Le temps nécessaire à Olivier Marin pour réaliser en auteur complet, au scénario et au dessin, ce cinquième tome.
Nous sommes en 1962. En rangeant, Margot tombe sur un jouet d’enfance dans le grenier de la maison familiale. Une voiture à pédales finement réalisée. La reproduction d’une automobile de légende, la Coccinelle du constructeur allemand Volkswagen. L’histoire de ce modèle va se mêler à l’histoire personnelle et familiale de Margot. Et si l’héroïne se retrouve quelques pages plus loin à l’usine de Wolfsburg en Basse-Saxe où se construit la Coccinelle, c’est à cause de papa. De ses occupations pendant la guerre, le père de Margot a gardé bien des secrets. L’intrépide et séduisante journaliste va mener l’enquête.
Aventures vintage et clichés assumés
Au risque de vous décevoir, si vous aimez les intrigues complexes avec des rebondissements multiples, passez votre route. Les Enquêtes auto de Margot ne sont souvent que des prétextes pour savourer l’ambiance du début des années soixante. Et tout particulièrement le monde de l’automobile avec ses stars de l’époque et leurs histoires. Les princesses de la route comme la DS, les charmants petits pots de yaourt comme la Fiat 500 ou la populaire 2CV Citroën consommée sous toutes ses formes du cabriolet à la fourgonnette. Comme il n’y a pas que la voiture dans la vie, les différents auteurs qui se sont attelés à la série ont aussi soigné les décors, les vêtements et l’esthétique. Margot vous emporte dans des aventures vintage avec ses clichés assumés. C‘est rigolo, pas prétentieux et très agréable à lire.
Bientôt la 4L après la Coccinelle
Un plaisir assuré par des dessinateurs plutôt doués comme Callixte et Van der Zuiden qui ont réalisé, façon ligne claire réaliste, les albums précédents. J’aime particulièrement le trait sensuel d’Emilio Van der Zuiden qui a dessiné les deux premiers tomes. Un auteur dont on peut apprécier aussi le travail sur sa nouvelle série, MC Queen, polar sixties et sexy qu’il ne faut pas manquer. Dans Coccinelles et scarabées, Olivier Marin a cette fois tout fait à l’exception des couleurs. Il ne collaborait auparavant qu’aux dessins de véhicules et des décors. Il est moins à l’aise avec les personnages. Le trait se fige et on perd le bonus que nous offrait ses prédécesseurs.
Ce cinquième opus de la saga Margot a été prépublié dans la presse comme au bon vieux temps. L’hebdomadaire LVA, La Vie de l’auto, a distillé au fil de ses numéros les aventures de la jeune journaliste. Je ne sais pas s’il faudra attendre encore six ans pour le prochain album. Par contre je sais que l'invité de marque sera Renault avec sa mythique 4L. Alors, bonne route à Margot !
Les Enquêtes auto de Margot, T5 Coccinelles et scarabées. Olivier Marin / Callixte pour les couleurs. Editions Paquet. 14 €
MC Queen, 2 tomes parus. Emilio Van der Zuiden. Editions Paquet. 14 €