L'apôtre Pierre est un personnage clé du nouvel album de Murena. Crucifiements et bûchers. Il n'est pas bon d'être chrétien sous le règne de Néron.
"Divin empereur". Jean Dufaux, le scénariste de Murena prête ces paroles à Pétrone, l'auteur du Satyricon, s'adressant à Néron. Car, chez les Romains, l'empereur est d'ascendance divine. Mais ce dieu incarné doute de lui et de son pouvoir.
L'apôtre Pierre, lui, ne doute pas de sa foi. Même s'il se repent de quelques lâchetés passées, Pierre avance et recrute dans la cité. Cette "secte qui honore la mémoire d'un charpentier" dixit l'épouse de l' empereur dérange le pouvoir en place. D'autant que Rome vient d'être ravagée par un terrible incendie. Alors il faut des coupables. Les Chrétiens sont tout désignés. Les persécutions débutent...
Encore une fois, dans ce nouvel opus de Murena, les auteurs réussissent à nous transporter 2000 ans en arrière. Le scénario solide s'appuie sur un contexte politique, l'émergence du christianisme dans l'empire romain, aussi fertile que passionnant. Les dessins de Philippe Delaby sont remarquables. Son trait réaliste a su emprunter juste ce qu'il faut au péplum. C'est beau sans être ridiculement pompeux ou fantaisiste. Au fil de ses neuf albums, Murena est devenu une superbe fresque antique sur la Rome de Néron, un incontournable du 9ème art.
Images © Dufaux & Delaby / Editions Dargaud