Les obsèques de Jean Giraud alias Gir ou Moebius, dessinateur de Blueberry et de l'Incal, ont eu lieu hier à l'église Sainte-Clotilde à Paris. Le monde du 9ème art est venu très nombreux saluer une dernière fois l’artiste de génie.
Bilal, Mézières, Margerin, Christin, Denis, Avril, Guardino, Juillard, Jul, Blutch... les auteurs de BD, toutes chapelles et générations confondues étaient présents pour ce dernier hommage. Une cérémonie religieuse qui a commencé avec certainement le texte le plus «moebusien» de la Bible, celui de la Genèse : «…la terre était informe et vide, il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux ».
« Moebusienne » aussi l’évocation par la famille et les amis de ses derniers instants. Quelques jours avant son décès, Jean-Pierre Dionnet, créateur de la revue Métal Hurlant, est allé voir Jean Giraud à l’hôpital : « La vie est merveilleuse, c’est nous qui sommes imparfaits» lui a confié alors le dessinateur. Et il y a aussi ces paroles étonnantes de Jean Giraud à son épouse : « je transmute, donne-moi les codes de réparation ». Gir s’en est allé. Reste son œuvre. Magique et grandiose.