Olivier Marquis, gestionnaire de la collection reptiles, amphibiens et invertébrés, croisé au détour des pièces d'élevage, profite de l'arrivée des anacondas verts (Eunectes murinus) pour nous dispenser un petit cours d'anatomie du serpent !
Tandis que les sept anacondas sont, tour à tour, sortis de leurs sacs pour intégrer leurs vivariums, c'est l'occasion pour certains de se refaire une beauté ! En effet, si les serpents ont tendance à perdre leur mue en une seule fois, ce spécimen-ci, qui a mué durant le transfert, a visiblement besoin d'un petit rafraîchissement.
La mue du serpent est en fait une couche de peau morte remplie de kératine. La fréquence des mues est liée à la vitesse de croissance du reptile, sachant qu’un serpent grandit tout au long de sa vie. Les jeunes serpents muent assez souvent et la fréquence décroit avec l'âge. Ces anacondas là sont assez jeunes et mesurent environ 1m50 (a terme, les mâles peuvent atteindre plus de 2 m et 5 à 6 m pour les femelles !). Pour anticiper les périodes de mue, il suffit de se référer à l'oeil du serpent, ci celui-ci paraît laiteux ou plus opaque, c'est que l'animal s'apprête à se desquamer.
Autre détail, en observant de plus près l'anaconda, on peut remarquer un petit éperon qui est en fait un vestige de patte postérieure. Les ancêtres des serpents avaient quatre pattes, c’étaient des tétrapodes. Les pattes avant ont parfaitement disparu, tandis que des pattes arrières, il ne reste que ces vestiges pelviens, appelés ergots peri-cloacaux, que l'on ne retrouve que chez les pythons et les boas !
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site du Parc zoologique de Paris