Un pied sur le terrain, l’autre au bureau, au quotidien, Elodie Rey, curateur des petits mammifères et petits carnivores est au petit soin pour ses protégés. Garantir le bien-être des animaux et les voir évoluer positivement est, pour elle, source de motivation.
L’histoire avec Vincennes a débuté il y a quelques années déjà. Durant ses études en éthologie appliquée, Elodie Rey multiplie les stages au parc zoologique avant de l’intégrer à temps plein à la fin de ses études, "J'ai été embauchée en 2008, au moment où nous commencions à faire partir les animaux dans d’autres parcs". D'abord sur les primates, Elodie a naturellement bifurqué vers la collection des petits mammifères : "Durant la période de fermeture, nous devions trouver les futurs animaux, suivre les programmes d'élevage et garder un oeil sur les travaux et les futurs enclos. Mais il a aussi fallu se former aux nouvelles espèces que le zoo n'a jamais présenté, comme le glouton" précise la curatrice.
Une observation continue, en concertation avec les soigneurs
Depuis quelques mois, le travail d'observation a pris le pas sur l'administratif : "c’est encore tout neuf, il y a beaucoup à observer..." ajoute-t-elle. Quand il s'agit de bien-être animal, un rapide coup d'oeil ne suffit pas, il faut une observation continue, en concertation avec les soigneurs. Étudier les comportements, améliorer les groupes sociaux, surveiller les mixages d'espèces, enrichir les enclos... Voilà le quotidien de la gestionnaire de collection, dont toutes les observations font l'objet de rapports journaliers. La gestion des groupes passe aussi par l'identification caractéristique de chaque individu, avec l'attribution de noms lorsque cela est possible... Facile pour un couple de tapirs, plus dur sur un groupe de quarante roussettes !
Mais le rôle de l'éthologue va au-delà des murs du Parc zoologique de Paris. Elodie Rey est également coordinatrice du Programme d'élevage européen des loutres (EEP). À ce titre, elle doit recenser tous les individus captifs du continent, suivre les analyses génétiques et démographiques afin que la population captive reste génétiquement viable et faire des recommandations sur les mouvements entre les zoos (échanges, dons, départs...). "Je suis également consultante au sein d'un groupe de l'UICN sur la gestion de l'espèce. Je suis par exemple en contact avec un parc japonais qui me demande des conseils pour développer des conditions d'élevage " ajoute-t-elle. Autre rôle du curateur : participer aux projets de conservation in-situ. "Concernant les petits carnivores, le zoo participe notamment au PNA (Plan National d'Actions) de la loutre d'Europe et à un projet sur le suivi des chiens des buissons en Argentine, raconte-t-elle. D'une certaine manière, on contribue à leur sauvegarde dans leur pays d'origine, c'est vraiment motivant !"
"Voir les animaux évoluer positivement, c'est gratifiant !"
Plus qu'un évènement marquant, c’est voir l’évolution des animaux au quotidien qu'Elodie retient particulièrement de son métier. Constater, qu'au fil des observations et aménagements, un animal craintif au départ arrive finalement à évoluer sereinement dans son environnement est, pour elle, source de motivation. "À son arrivée, la femelle glouton était très craintive, elle grognait tout le temps, elle ne voulait pas rentrer quand il fallait rentrer ou sortir quand il fallait sortir. Il y a eu un important travail avec les soigneurs, qui ont pris du temps avec elle. Au fil du temps, on voit qu’elle s’habitue à eux, qu'elle ose s’approcher et qu’elle prend confiance. Maintenant elle à l'air de se sentir bien, raconte la curatrice. Voir les animaux évoluer positivement, ça fait plaisir, c’est gratifiant !"
Plus d'informations sur le site du Parc zoologique de Paris