C’était cette semaine au tour des grands hapalémurs (Prolemur simus) de découvrir leur nouvel espace de vie dans la Grande Serre tropicale.
Les petits protégés du Parc zoologique de Paris ont à leur tour goûté à la chaleur tropicale de la Grande Serre. Ce lundi 6 janvier, les plus grandes précautions étaient prises pour organiser le transfert car, selon Delphine Roullet, curateur primates « plus que les autres lémuriens, les grands hapalémurs sont particulièrement sensibles au changement, c’est une espèce plus nerveuse ». Pour déplacer les deux groupes de grands hapalémurs (un couple d’un coté et trois femelles de l’autre), une boîte de contention a été placée au bout d’un tunnel qu’ils empruntent quotidiennement, nul besoin donc de les capturer.
Après le piégeage, le couple a été installé dans leur loge intérieure définitive. Le lendemain, ils partaient à la découverte de leur volière. Une phase d’exploration un peu timide aux premiers abords, tous deux impressionnés par cette nouvelle volière bien plus spacieuse, avant que le couple de primates ne prenne rapidement ses marques. Pour la suite, le couple sera en stabulation libre entre la loge intérieure et la volière, de jour comme de nuit. « C’est une espèce cathémérale, explique Delphine Roullet, c’est à dire qu’ils sont aussi bien diurnes que nocturnes, on les laisse donc aller et venir comme ils le veulent. Ils disposent de bambou à volonté dans la volière et de leurs repas, composés de fruits et légumes, dans leur loge intérieure ».
Favoriser la reproduction pour cette espèce en danger d’extinction
Si le couple est exclusivement ensemble depuis cet été, leurs trois congénères femelles restaient jusqu’ici leurs voisines pour maintenir le contact visuel, olfactif et auditif. Depuis le transfert dans la Grande Serre, elles occupent, temporairement, des loges de la partie guyanaise. L’idée est de couper tout contact entre les trois femelles et le couple pour stimuler la reproduction de ce dernier.
Car le Parc zoologique de Paris mise beaucoup sur les possibilités de reproduction de cette espèce de lémurien classée "en danger critique d’extinction" par l’UICN. Instigateur et coordinateur d’un programme scientifique lié au programme d’élevage européen (EEP) et suivi par les autres parcs zoologiques où l’espèce est présente, le Parc zoologique de Paris apporte la plus grande attention à ses hapalémurs. Ici, le cycle des femelles est suivi de près par les équipes animalières et les données collectées servent de référence pour l’ensemble de la population en captivité.
Le Parc zoologique de Paris, historiquement attaché à l’espèce, a été la première institution à détenir des grands hapalémurs en captivité (en 1987) et à en voir une naissance en son sein, en 1995. Si bien que l’espèce n’a pas déserté les lieux lors de la fermeture du zoo pour rénovation, en 2008. Actuellement les cinq grand hapalémurs présents au zoo y sont nés et n'en ont pas bougé.
Pour en savoir plus : http://parczoologiquedeparis.fr