Le projet de conservation, l'enjeu majeur du parc zoologique

Très menacé, le grand hapalemur fait l'objet de programmes de conservation © F-G Grandin / MNHN

Entre les lémuriens de Madagascar ou les lamantins, nombreuses sont les espèces du zoo faisant l'objet d'un programme d'élevage européen ou international. Ces programmes contribuent au projet de conservation au sein duquel un parc zoologique doit nécessairement jouer un rôle. Mais qu'est ce que c'est exactement ?

Au cours des cinquante dernières années, les activités humaines ont profondément transformé les écosystèmes. Les principaux facteurs contribuant à l’extinction des espèces en résultent forcément, que ce soit de manière directe ou indirecte . Destruction, pollution, durant toute son histoire, jamais l’homme n’avait eu un tel impact sur son environnement, dans un intervalle de temps si court. La conséquence directe de cette situation est l’érosion de la diversité des organismes vivants et la disparition de nombreuses espèces emblématiques.

Dans ce contexte, le rôle des parcs zoologiques a progressivement évolué. Si hier ils étaient encore un lieu de distraction dans lequel on venait assouvir ses envies d'exotisme, aujourd'hui, les parcs zoologiques sont soumis à de nouvelles obligations réglementaires, auxquelles s'ajoute un devoir moral de protection et de conservation des espèces animales.

Les animaux du parc ambassadeurs de leurs espèces

Le Parc zoologique de Paris contribue à ce rôle primordial de conservation : les animaux présentés sont, dans leur très grande majorité, nés en captivité et issus d’échanges dans le cadre de programmes d’élevages internationaux. Ils sont les ambassadeurs de leurs congénères et le parc zoologique de Paris s’attache à mettre en œuvre une action miroir des espèces présentées au public, sur le terrain.

Les curateurs, les soigneurs, les vétérinaires, tous, à leur échelle, prennent part à l’effort de conservation. Comme l’explique Alexis Lécu, directeur scientifique du zoo « un zoo tout seul ne fait pas une révolution, il ne sauve pas une espèce. Plusieurs zoos ensemble par contre, y arrivent. Ca a déjà été le cas à plusieurs reprises ». C’est par le biais de ces actions groupées et ciblées que des espèces comme le furet à pieds noirs (Mustela nigripes) ou le Condor de Californie (Gymnogyps californianus) ont pu être sauvegardées et ont vu leur population sauvage préservée.

La protection des espèces in situ

Au-delà des programmes d'élevage, le Parc zoologique de Paris et le Museum national d'Histoire naturelle, soutiennent les projets de protection des espèces in situ. Les chercheurs et les scientifiques du museum sont sur le terrain et font des études génétiques, épidémiologiques sur les populations animales qui servent de références au Parc zoologique de Paris qui développe à son tour des actions et met en place des structures adaptées. Pour le directeur scientifique du zoo « On a pas la toute puissance scientifique mais, quand on se penche sur un problème, aidé par des gens qui sont déjà sur le terrain et qui comprennent très bien comment ça se passe, on peut être le déclic supplémentaire qui fera que, parce qu’on aura gardé tel lot d’arbres à cet endroit, la population de lémuriens pourra faire quelques générations de plus. »

 

 Pour en savoir plus : http://parczoologiquedeparis.fr