Primaire de la gauche : comment j'ai tracté pour Benoît Hamon avant mes cours au lycée

Dimanche 29 janvier, a lieu le second tour de la primaire de la gauche, pour élire le candidat qui la représentera à l'élection présidentielle. A 16 ans, en 1ère ES et membre du Mouvement des jeunes socialistes, je veux porter des idées auxquelles je crois. Je participe donc à des distributions de tracts pour Benoît Hamon, arrivé en tête au premier tour. Je fais ici le récit de mon expérience d'une matinée glaciale de tractage, mardi 24 janvier, à la gare de La Verrière (Yvelines), pas très loin de chez moi.

Par Emma Levy

Je me réveille alors que tout le monde dort encore. Je me lève difficilement, me prépare puis je pars sans un bruit. C'est une nuit noire et un froid polaire qui m'attendent en sortant de chez-moi. Direction la gare de La Verrière. Peu de voitures sur le pont. Personne sur le chemin : la ville est endormie. Les écouteurs dans les oreilles, je marche, et après avoir écouté quelques morceaux de musiques, j'arrive à destination.


Je retrouve Célia et Gaëlle. Les autres arriveront quelques minutes plus tard. Il est 7 heures. Nous nous répartissons les deux côtés de la gare. C'est le début d'une heure de tractage qui commence. Fatigués, mais avec le sourire, nous distribuons les premiers tracts avec des "Bonjour" enthousiastes. La plupart des personnes prennent le bout de papier qu'on leur tend. D'autres font des gestes de la main pour le refuser. Certains n'y jettent qu'un coup d'œil. "Ah non" me dit-on, après avoir vu le nom du candidat. 

"Monsieur, on fait ça parce qu'on y croit"

A 7h20, il y a encore peu de monde. Préoccupés et stressés, les gens sortent des bus, se rendent dans la gare ou descendent du train. Ils courent, se pressent et se bousculent pour prendre le train à l'approche. Ils en oublient leur politesse par la même occasion. Parfois, j'entends des "Euh... Non merci", mais plus souvent des "Non non". On me rend des sourires, mais je me prends aussi quelques vents.

"J'espère que vous êtes payés au moins", nous lance un homme qui sort de la gare. "Non monsieur, on fait ça parce qu'on y croit." C'est suffisant pour moi. Un agent finit de nettoyer les escaliers qui mènent aux quais. Il laisse place aux passagers retardataires, ceux qui courent pour prendre le train de 7h39.

Les derniers tracts distribués aux voyageurs pressés, puis direction le lycée

Sourires sincères ou sourires gênés, j'ai l'impression que le tract fait peur. Pourtant, il ne fait que renseigner sur la primaire de la gauche et sur Benoît Hamon. Le froid se fait sentir plus que jamais. Les mains bleutées, on peine à donner les tracts restants. Quelques mètres plus loin, j'en retrouve dans les poubelles ou par terre. Mais, je vois aussi des voyageurs les lire ou les ranger dans leur sac.



Déjà, une heure que l'on a commencé. On distribue les derniers tracts aux voyageurs pressés, emmitouflés dans leurs manteaux et cachés derrières leurs écharpes. 8h10, le train part, tout recommencera demain. Partagée entre le froid et le sentiment de satisfaction, je retrouve mes amis fraîchement réveillés sur le quai de la gare. Maintenant, c'est moi la voyageuse. Je monte dans le train, direction le lycée pour un cours de physique.

Publié par violainejaussent / Catégories : Non classé