Le blog Trans'Europe Extrêmes se rend pendant la campagne des élections européennes dans cinq pays où la droite populiste et eurosceptique est en plein essor. Après la Finlande, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie, direction la Hongrie.
Population : 9,93 millions d'habitants
Date d'adhésion à l'Union européenne : 2004
Taux de chômage : 9,3%
Revenu moyen par habitant : 4 535 euros contre 19 995 en France et 14 811 en moyenne en Europe.
A gros traits : Des milices qui patrouillent dans les quartiers roms. Un parti qui, arrivé au pouvoir dans quelques municipalités, a mis en place une ségrégation assumée, des mesures de travail forcé en échange des aides sociales, etc. Les enfants roms et non-roms peuvent être séparés à l'école, les premiers ayant classe dans des étages non-chauffés et interdits de piscine municipale. Le tout au sein de l'Union européenne.
A la rencontre de qui allons-nous ? Le Jobbik, le mouvement "pour une meilleure Hongrie", troisième force politique du pays derrière l'alliance de la gauche libérale et le Fidesz, parti populiste au pouvoir. Aux dernières législatives, le Jobbik qui a tenté de polisser son image, est passé de 16,7 en 2010 à 20,66% des voix. Mais aussi la Nouvelle garde hongroise, un groupe d'auto-défense paramilitaire qui a organisé des marches avec des torches dans des banlieues roms, comme son prédécesseur la "Garde hongroise", interdite en 2009. Leur succès a poussé la droite très conservatrice au pouvoir à adopter une nouvelle Constitution, sans le mot "République" et qui vante "les vertus unificatrices de la chrétienté", condamne implicitement l’avortement et le mariage gay et reconnaît "le droit à la légitime défense". Malgré tout, le Jobbik obtiendrait entre 20 et 22% des voix aux élections européennes et cinq sièges.
Catégorie : Ultra-nationaliste, antisémite et anti-Roms. "Le Jobbik, ce n’est pas un parti, c’est une communauté", selon György Szilágyi, patron du parti dans la capitale, une véritable galaxie décrite par Slate.fr.
Parcours : J'assisterai au meeting de Morvay Krisztina député européenne du parti mais aussi à un concert de Romantikus Erőszak -"Violence romantique"-, un des groupes par lequel passent les idées d'extrême-droite dans le pays. Je m'intéresserai également à la question des terres arables, grand combat du parti contre l'UE ainsi qu'à la façon dont les élus locaux du Jobbik gouvernent notamment dans la ville de Tiszavasvári, "capitale Jobbik", où je rencontrerai la communauté Rom et les habitants.