Privés d'usine depuis lundi matin. Au cinquième jour de grève, les ouvriers grévistes d'Aulnay s'efforcent de faire parler d'eux. Ce matin collage d'affiche chez un concessionnaire Peugeot de Sevran, cet après-midi opération péage gratuit à Senlis.
Sur l'autoroute A1, les PSA ont bloqué le péage pendant une heure. Ils ont proposé aux automobilistes de verser le prix du passage dans la caisse de solidarité des grévistes. En grande majorité, ces derniers l'ont fait plutôt de bonne grâce. Ainsi 2800€ ont été collectés
Depuis vendredi après-midi la direction de PSA recommande aux salariés de l'usine de rester chez eux. Arguant d'une "avarie technique" les dirigeants de l'usine d'Aulnay évoque aujourd'hui un climat tendu autour du piquet de grève et des dégradations à l'intérieur des locaux. Côté grévistes, on estime qu'il s'agit d'un véritable «Lock-out». Un "lock out" c'est ce que l'on appelle une "grève patronale" qui empêche la venue des salariés – grévistes ou non – sur le lieu de travail et les prive de salaire. "À Aulnay, les salariés sont toujours rémunérés", se défend Laurent Vergely, le directeur du site, ajoutant "L'enjeu, aujourd'hui, est la réouverture, il faut d'abord imaginer les moyens d'assurer la sécurité de tous."
«Campagne de calomnie" s'exclame Jean Pierre Mercier le délégué CGT d'Aulnay "4 jours après avoir interdit l'accès de l'usine à tous les salariés, la direction se met subitement à parler de dégradations et de sabotages". "C'est pour le moins étonnant et suspicieux" explique-t-il, avant de conclure : "En fermant l'usine la direction espère juste désorganiser la grève et isoler les grévistes."
Quelques 300 salariés d'Aulnay, sont toujours en grève. Ils entendent peser sur les négociations du volet social du PSE (plan de sauvegarde de l'emploi). La prochaine séance de négociation doit avoir lieu le 29 janvier.