La lune de miel continue entre Disney-Marvel et Netflix. Après une première saison de Daredevil franchement réussie, la plate-forme de streaming mettra à disposition de ses abonnés, le 20 novembre prochain, treize épisodes de sa nouvelle série estampillée Marvel, Jessica Jones. L’occasion pour Pop Up’ de faire le point sur la plus méconnue et la plus complexe des super-héroïnes de l’éditeur de comics américains.
Comme Daredevil, elle possède son propre comic (moins populaire)
C’est en 2001 qu’apparaît pour la première fois le personnage de Jessica Jones. Contrairement à Daredevil ou à Batman, ses aventures ne sont pas regroupées sous son nom de justicière mais sous Alias, le nom de son agence de détective privée, le métier qu’elle exerce depuis qu’elle a raccroché son costume.
Imaginé par Brian Michael Bendis (également scénariste de Daredevil) et dessiné principalement par Michael Gaydos, Alias compte 28 numéros parus entre 2001 et 2004. Epuisés depuis longtemps chez leur éditeur français, Panini Comics, ils vont enfin être réédités à partir du 13 janvier prochain avec la parution d’un premier volume compilant une dizaine de numéros.
Il existe également une suite à Alias, The Pulse, dans laquelle Bendis raconte, avec beaucoup plus de légèreté, les aventures d’une Jessica Jones enceinte. A l’occasion de la sortie de la série télé, le scénariste a également imaginé un prequel (sans grand intérêt), mis en ligne par Marvel à cette adresse.
C’est une héroïne plus complexe et plus humaine
Si vous aimez la flamboyance des costumes, vous risquez d’être déçu : Jessica Jones n’en porte pas. De son vrai nom Jessica Campbell, Jessica Jones est certainement l’héroïne la moins “super” de l’univers Marvel. Si elle possède effectivement une résistance et une force colossales proches de celles de Luke Cage (qu’elle finira par épouser après de mémorables parties de jambes en l’air osmotiques), c’est à peu près tout niveau pouvoir. Certes, elle sait voler, mais préfère éviter car elle ne maîtrise pas l’atterrissage (on la comprend aisément).
Un peu comme Matt Murdock, elle a acquis ses extraordinaires capacités à la suite d’un accident dans lequel le véhicule de ses parents a percuté un camion rempli de produits chimiques. Gravement blessée et désormais orpheline, elle reste plusieurs mois plongée dans le coma avant de se réveiller et d’être adoptée par la famille Jones. Lorsqu'elle découvre ses nouveaux pouvoirs, elle devient Jewel, une super-héroïne qui apprend, non sans mal, à maîtriser ses capacités hors du commun.
Mais elle rencontre alors Zebediah Kilgrave, alias l’Homme-Pourpre. Capable de contrôler l’esprit de ses victimes, Kilgrave prend possession de Jessica pendant huit longs mois. Sous influence totale, elle est alors contrainte d’obéir à toutes ses requêtes. Il semble même (c’est suggéré dans le comic) qu’elle soit devenue son esclave sexuelle. C'est finalement en attaquant quelques Avengers qu'elle échappe au contrôle de Kilgrave. Tabassée par Thor, elle plonge une nouvelle fois dans le coma.
A son réveil, elle endosse à nouveau un costume de super-héroïne sous le pseudonyme de Knightress avant de raccrocher définitivement. Brisée psychologiquement par Kilgrave, elle monte alors son agence de détective privé, Alias investigations.
Loin des personnages à forte personnalité qui peuplent le monde des super-héros, Jessica Jones détonne. Victime de troubles de stress post-traumatique, c’est une femme erratique que la vie a détruite et qui cherche surtout à sauver sa peau avant celle des autres. Dépressive, elle se réfugie dans l’alcool pour tenir, sans plus rien espérer de la vie.
C’est à ce moment que démarre la série Netflix. On y découvre une Jessica Jones un poil paumée et fauchée, vivant dans un appartement miteux de Hell’s Kitchen qui lui sert aussi de bureau. Entre un invétéré junkie et un adolescent fou de super-héros, les voisins de Jessica Jones sont loin du faste des Avengers. Même le bureau de Matt Murdock paraît luxueux à côté.
Si elle n'est ni la plus belle ni la plus courageuse des super-héroïnes, Jessica Jones a d'autres atouts. Rebelle et subversive, elle jure comme un charretier (selon le site IGN, elle est le premier personnage Marvel à avoir dit "fuck") et a tendance à coucher avec le premier venu quand elle picole un peu trop. On est donc loin des Miss Hulk et Marvel.
Elle est le deuxième personnage Marvel à bénéficier de sa série sur Netflix
Diffusée en avril dernier, la série Daredevil, centrée sur le super-héros du même nom, alias l’avocat aveugle Matt Murdock, a rencontré un succès inattendu, obligeant Netflix à bouleverser son planning de diffusion. Le deal de départ entre Disney-Marvel et Netflix ne parlait que de quatre séries one-shot, chacune centrée sur un Defender, ces héros Marvel dont le rayon d’action se limite plus ou moins au quartier new-yorkais de Hell’s Kitchen (Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist) – à la différence des Avengers (Hulk, Iron Man, etc.) qui protègent la terre entière – et d’une mini-série dans laquelle les quatre héros (The Defenders) se rejoindront. Désormais, on parle de saisons renouvelées et, c’est la dernière rumeur, d’un film centré sur Iron Fist tandis que The Punisher hériterait d’une série dédiée. Bref, avec les personnages de Marvel, Netflix pourrait enfin imposer les super-héros sur le petit écran.
Selon Ted Sarantos, chef des contenus Netflix, "le rythme fera que vous aurez une nouvelle saison ou série du groupe des Defenders tous les six mois". Avant la deuxième saison de Daredevil prévue en avril prochain et la première de Luke Cage à l’automne 2016, c’est donc au tour de Jessica Jones de conquérir un public déjà au taquet.